Céréales ukrainiennes : l'UE fustige les interdictions d'importations de la Pologne et de la Hongrie

La décision de la Pologne et de la Hongrie d'interdire les importations de céréales ukrainiennes, accusées de déstabiliser les marchés agricoles, n'est « pas acceptable », juge la Commission européenne. L'institution européenne va d'ailleurs évaluer les fondements juridiques de cette mesure. Elle assure en parallèle « envisager » un deuxième paquet d'aides pour les agriculteurs des pays touchés, comme ils le réclament depuis plusieurs semaines.
En Pologne, l'interdiction s'appliquera aux importations de céréales, sucre, viande, fruits et légumes, lait, œufs et autres produits alimentaires. Pour la Hongrie, il s'agit des céréales, oléagineux et plusieurs autres produits.
En Pologne, l'interdiction s'appliquera aux importations de céréales, sucre, viande, fruits et légumes, lait, œufs et autres produits alimentaires. Pour la Hongrie, il s'agit des céréales, oléagineux et plusieurs autres produits. (Crédits : Reuters)

Depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, les céréales ukrainiennes destinées à des pays étrangers transitent par l'Union européenne puisque l'itinéraire traditionnel d'exportation via la Mer Noire est bloqué. Mais à cause de problèmes logistiques, des stocks de maïs, blé ou encore tournesol s'entassent en Pologne, faisant chuter les prix locaux, ce qui a conduit à des manifestations d'agriculteurs et à la démission du ministre polonais de l'Agriculture.

Face à cette situation, la Pologne a décidé samedi d'interdire les importations de céréales ainsi que de sucre, viande, fruits et légumes, lait, œufs et d'autres produits alimentaires venus l'Ukraine jusqu'au 30 juin. Avant d'être imitée par la Hongrie qui s'en tient aux céréales, oléagineux et plusieurs autres produits. Objectif affiché des deux pays : protéger leurs agriculteurs.

Lire aussiCrise alimentaire : « La situation est encore plus inquiétante qu'il y a un an »

Une décision dénoncée par l'UE

Des décisions qu'a déploré par la Commission européenne. « Il est important de souligner que la politique commerciale relève de la compétence exclusive de l'UE et que les actions unilatérales ne sont pas acceptables », a indiqué la porte-parole de l'exécutif européen, Miriam Garcia Ferrer, ce lundi 17 avril. Et d'ajouter qu'« en ces temps difficiles, il est crucial de coordonner et d'aligner toutes les décisions au sein de l'UE ».

La Commission a indiqué avoir « demandé des informations supplémentaires aux autorités compétentes pour pouvoir évaluer ces mesures », notamment leurs fondements juridiques.

En 2022, la valeur des importations européennes de produits agricoles ukrainiens a bondi de 88% sur un an (à 13 milliards d'euros), tirée notamment par les céréales, avec des importations décuplées (en volume) de blé ukrainien, selon les chiffres de l'UE.

Lire aussiChute en vue des récoltes de céréales ukrainiennes : les prix risquent de repartir à la hausse

De nouvelles aides en discussion

Cette problématique de saturation des silos n'est toutefois pas nouvelle. Le 20 mars, Bruxelles avait proposé de puiser 56,3 millions d'euros dans la réserve de crise agricole de l'UE pour soutenir les cultivateurs déstabilisés en Pologne, Roumanie et Bulgarie. Dix jours plus tard, ces trois pays couplés à la Hongrie et la Slovaquie avaient appelé l'institution à mettre en place des aides supplémentaires aux agriculteurs de ces pays touchés par ces importations en provenance de l'Ukraine.

Lire aussiAgriculture : Bruxelles va soutenir les cultivateurs en Pologne, Roumanie et Bulgarie

Un soutien qui pourrait se concrétiser. « Nous envisageons un deuxième paquet (d'aides), c'est en discussion », a assuré Miriam Garcia Ferrer, affirmant que Bruxelles « prenait en considération l'impact (...) sur les pays en première ligne ».

De son côté, le ministère ukrainien de la Politique agricole a « regretté » ce week-end la décision de Varsovie.

« Les agriculteurs polonais font face à une situation difficile, mais les agriculteurs ukrainiens font face à la situation la plus grave », a-t-il indiqué.

Il a par ailleurs proposé que les deux pays trouvent un accord au cours des prochains jours de nature à mutuellement les satisfaire.

(Avec AFP)

Commentaires 5
à écrit le 17/04/2023 à 23:57
Signaler
L'union européenne est une machine supranationale à subjuguer les peuples européens. Les Britanniques ont fait le bon choix.

à écrit le 17/04/2023 à 18:20
Signaler
En fait, Bruxelles offre de stocker le blé et le maïs ukrainiens dans l'hémicycle du Parlement européen jusqu'au toit et à tous les étages du Berlaymont, les locaux de la Commission européenne, c'est bien ça ? De toute façon, ces bâtiments ne seront...

à écrit le 17/04/2023 à 17:58
Signaler
Une façon comme une autre de se faire donner de l'argent par l'UE.

à écrit le 17/04/2023 à 16:35
Signaler
La Pologne et la Hongrie ont des prix trop bas, et nous des prix trop hauts ? Il y a une erreur quelque part ... Bon, en fait, la guerre en UKRAINE (la plus horrible de tous les temps, et de loin) cessera dès que les agriculteurs européens et améric...

le 18/04/2023 à 2:46
Signaler
La plus horrible de tout les temps surtout venant d'un français ? j'espère que c'est du second degré ou alors c'est de la débilité profonde frôlant la déficience mentale.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.