ExxonMobil part en guerre fiscale contre Moscou

Le géant pétrolier américain, pour qui les affaires marchent moins bien en Russie à cause des sanctions touchant ses partenaires, réclame à Moscou des millions d'euros de trop-payés d'impôts. Il menace de s'en remettre à un tribunal d'arbitrage.
Le PDG du groupe ExxonMobil , Rex Tillerson, se trouvait mercredi à Moscou et devait y rencontrer le ministre de l'Energie Alexandre Novak pour une rencontre à huis clos.
Le PDG du groupe ExxonMobil , Rex Tillerson, se trouvait mercredi à Moscou et devait y rencontrer le ministre de l'Energie Alexandre Novak pour une rencontre à huis clos. (Crédits : reuters.com)

Le géant pétrolier américain ExxonMobil met la pression sur la Russie. Selon le quotidien russe Kommersant, mercredi 18 mars, la major pétrolière américaine estime payer trop d'impôts dans le pays. Cette dernière compte contester le régime fiscal en vigueur sur le projet Sakhaline-1, dans l'Extrême Orient, dont elle détient 30% et joue le rôle d'opérateur. Elle y paye un impôt sur les bénéfices de 35% alors que ce dernier a été ramené en 2009 à 20%.

Le géant pétrolier américain réclame à Moscou des millions d'euros de trop-payés d'impôts. Il serait question de "dizaines de milliards de roubles" (10 milliards de roubles correspondent environ à 150 millions d'euros), ajoute la même source. Le groupe américain n'était pas joignable mercredi matin pour confirmer ces informations.

Un contentieux de six ans réveillé par une coopération réduite à néant

Si selon Kommersant le contentieux existe depuis six ans, ExxonMobil n'insistait pas pour le résoudre tant que les affaires fonctionnaient bien. "Mais les sanctions ont réduit à néant la coopération et selon les informations de Kommersant, ExxonMobil a brusquement changé de rhétorique, menaçant de porter plainte devant le tribunal d'arbitrage de Stockholm", écrit le journal.

ExxonMobil avait noué ces dernières années des liens très étroits avec le géant public Rosneft, à travers un partenariat stratégique et de nombreux projets communs dans l'Arctique ou dans l'Extrême Orient. Mais Rosneft est visé par des sanctions occidentales liées à la crise ukrainienne, qui visent plus généralement les transferts de technologies destinés à la production dans l'Arctique.

Plusieurs projets ont été gelés ces derniers mois et ExxonMobil a évalué en février à un milliard de dollars (940 millions d'euros) ses pertes potentielles liées à ces suspensions d'activités.

Le PDG d'ExxonMobil en discussion avec le gouvernement russe

Le PDG du groupe ExxonMobil, Rex Tillerson, se trouvait mercredi à Moscou et devait y rencontrer le ministre de l'Energie Alexandre Novak pour une rencontre à huis clos, a indiqué à l'AFP une porte-parole du ministère.

Selon Kommersant, il doit aussi rencontrer le ministre des Finances Anton Silouanov, le vice-Premier ministre Arkadi Dvorkovitch et le patron du pétrolier russe Rosneft Igor Setchine. Rosneft n'a pas souhaité commenter cette rencontre.

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Commentaire 1
à écrit le 18/03/2015 à 14:44
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