Le coronavirus risque de provoquer des faillites en rafale dans le transport aérien. Mais pour certaines compagnies, il sera salvateur. C'est le cas d'Alitalia, qui, avant même la catastrophe économique actuelle, semblait une nouvelle fois condamnée sans une nouvelle intervention de l'Etat, lequel a déjà injecté près de 9 milliards d'euros, ou une hypothétique reprise.
Déficit chronique
En déficit chronique depuis une vingtaine d'années, la compagnie est placée depuis 2017 sous tutelle de l'administration et le gouvernement italien a jusqu'ici échoué à trouver des repreneurs, au point de lancer le 5 mars un nouvel appel à manifestation d'intérêts en fixant la date-limite pour déposer les dossiers au 18 mars. En décembre dernier, deux ans après avoir accordé un prêt de 900 millions d'euros, l'Etat italien en accordé un nouveau de 400 millions d'euros. Un prêt qui a poussé Bruxelles à lancer une enquête pour étudier s'il respectait les règles de concurrence.
Alors qu'il aurait été concevable que Bruxelles finisse un jour par respecter le principe "one time last time" sur les aides d'Etat et refuser le soutien de Rome à la compagnie italienne, la situation actuelle permet aujourd'hui au gouvernement italien de justifier la nationalisation d'Alitalia qu'il entend mener.
Une enveloppe de 600 millions d'euros pour l'aérien
Dans la nuit de lundi à mardi, le gouvernement italien a en effet annoncé "prévoir la constitution d'une nouvelle société entièrement contrôlée par le ministère de l'Economie et des Finances, ou contrôlée par une société à participation publique majoritaire, même indirecte". Les délais ou autres modalités plus concrètes de ce projet de nationalisation n'ont pas été précisés. Selon des médias, Rome a prévu une enveloppe globale de 600 millions d'euros pour l'ensemble du secteur aérien national, dans lequel Alitalia représente la part la plus importante.
"Ce n'est pas une situation facile, cette expérience (du coronavirus, ndlr) m'a renforcée dans l'idée qu'une compagnie nationale est stratégique pour notre pays", a déclaré la ministre des Transports Paola De Micheli à la chaîne de télévision Rainews24.
D'autres pays n'hésiteront pas à faire la même chose si besoin. La France notamment. Interrogé sur Air France-KLM, Bruno Le Maire, le ministre de l'économie et des finances a indiqué qu'il n'hésiterait pas à employer tous les moyens à sa disposition (prises de participation, recapitalisation, nationalisation) pour protéger les entreprises attaquées sur les marchés.
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