Comwatt : l'électricité à consommer sur place

Récent lauréat du « Prix Spécial de la Rédaction » du 6ème Prix Cleantech Republic, Comwatt se positionne sur le créneau de l’autoconsommation de l'électricité solaire.

Quasiment tous les particuliers ayant équipé leur maison de panneaux photovoltaïques ont choisi d'injecter la totalité de leur production sur le réseau. Pourtant, la baisse des tarifs d'achat et celle des prix des installations ouvrent aujourd'hui la voie de l'autoconsommation. Encore faut-il les outils électriques et informatiques pour le faire de manière efficace ! C'est sur ce créneau que mise Comwatt, récent lauréat du « Prix Spécial de la Rédaction » du 6ème Prix Cleantech Republic de la Jeune Entreprise Eco-Innovante.

Une question de bon sens

« C'est tout de même insensé de faire venir de l'électricité de l'autre bout de la France pour prendre une douche alors qu'un soleil magnifique inonde la région ? » s'irrite Grégory Lamotte, le bouillant PDG de Comwatt. Une indignation qui l'anime depuis 2010, année durant laquelle l'ingénieur décortique la « chaîne de valeur » énergétique des énergies conventionnelles et renouvelables. Il prend alors le pari qu'une baisse constante des coûts des panneaux photovoltaïques va rapidement les rendre concurrentiels. « En théorie, nous sommes déjà arrivés à la parité. Mais dans la pratique, il faut synchroniser production et consommation afin d'éviter le recours à des batteries. Leur coût vient en effet anéantir l'équation économique ».

Pour répondre à cette problématique, Comwatt a donc développé des algorithmes brevetés capables de piloter intégralement la consommation du logement. Autrement dit, qui de la machine à laver, du ballon d'eau chaude, du frigo, de la piscine ou du chauffage doit avoir la priorité ? La réponse prend en compte les besoins des résidents, leurs habitudes, et l'inertie thermique des équipements comme du bâtiment. « Nous avons en quelques sorte modélisé le bon sens des occupants. C'est assez facile à dire, mais beaucoup plus difficile à traduire en termes informatiques » explique Grégory Lamotte.

Proposer une solution hybride

C'est donc un mélange hardware/software que propose la start-up héraultaise. L'offre se compose d'abord d'une « box » qui pilote des prises radiocommandées. Puis côté logiciel, des applications mobiles permettant d'accéder aux données et de contrôler l'installation. « Rien que la visualisation en temps réel des consommations permet de gagner 10%. En ajoutant la possibilité de se comparer avec d'autres foyers ou d'autres équipements, ainsi que des alertes en cas de consommations anormales, on atteint 20% d'économies ! » calcule Grégory Lamotte. Pour une maison équipée d'une installation photovoltaïque standard (3kWc), la start-up estime pouvoir engendrer 50 points supplémentaires, soit 70% d'économies au total. Une performance rendue possible grâce au glissement des consommations au moment exact de la production solaire, par définition intermittente et imprévisible.

En matière de tarifs, la box de base - baptisée 'IndepBoxEasy' et disponible exclusivement auprès des distributeurs/installateurs partenaires - permet un retour sur investissement (ROI) de deux à cinq ans. Destinée à être intégrée à une installation photovoltaïque neuve, la version 'Power' permettrait un retour sur investissement (ROI) de sept à onze ans. Un chiffre difficile à vérifier puisque Comwatt ne communique pas pour l'instant son prix unitaire. Notons enfin que les mises à jour logicielles des boxs sont payantes après deux ans (50 € TTC/an).

En route vers l'Amérique

Après une première levée de fonds en 2013 (300 000 € auprès du groupe Quadran), les fondateurs comptent finaliser leur deuxième tour de table avant la fin de l'année. « 500 000 euros sont déjà quasiment assurés via la plate-forme de crowdfunding WiSeed, par des business-angels et des salariés. Et nous cherchons encore 500 000 € auprès de VC ». Principal programme avec cet argent frais : l'export. « Mon associé Marc-Antoine Micaelli est déjà installé en Californie avec sa famille depuis novembre. Et nous visons quatre autres pays dès 2015 » promet Grégory Lamotte.

Autre enjeu, la R&D avec notamment des travaux autour de la gestion thermique des bâtiments dans le tertiaire et en résidentiel. Comwatt ne s'interdit pas non plus d'ajouter des fonctionnalités, comme la gestion de l'eau, ou des modèles économiques inédits comme l'agrégation d'effacement diffus au profit des acteurs du système électrique. Enfin, les données massives (big data) sur les consommations que la jeune pousse commence déjà à « mouliner » seront, à terme, exploitées commercialement. Cela se fera en accord avec un comité collégial comportant un représentant des clients. Et bien sûr, toujours de manière anonyme... « Dis-donc chéri(e), c'est quoi ces douches à 17h00 ? »

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Comwatt en bref

  • Création : 2010
  • Activité : gestion active des consommations électriques
  • Implantations : Montpellier, Californie
  • Effectifs : 10 personnes (en croissance)
  • Levées de fonds : 300 000 € en 2013, 500 000 à 1 million € en 2014 (en cours)
  • Chiffre d'affaires 2015 (prévisionnel) : 2 millions €

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Commentaires 3
à écrit le 19/12/2014 à 20:27
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Aux dernières nouvelles, un algorithme est brevetable aux Us mais pas en France.

à écrit le 19/12/2014 à 17:02
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où le contrat suppose que l'électricité produite est rachetée au prix fort par EDF... Ce qui est une vraie gabegie puisque la moitié va se perdre dans le réseau. Chez les Allemands, le contrat incite fortement à consommer l'électricité produite p...

le 05/01/2015 à 23:06
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Oui mais dans notre pays actuellement toute l'électricité produite par un particulier est obligé d'être mise sur le réseau EDF pour que celui ci vous la restitue après. Là ils parle d'auto alimentation sans EDF...

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