Île-de-France : Pécresse prend la main sur la politique foncière

La présidente de région a repris la présidence de l'établissement public foncier d'Île-de-France et compte, par ce biais, dynamiser la production de logement dans la région capitale.
Mathias Thépot
En sa qualité de présidente de région, Valérie Pécresse a aussi pris la présidence de l'établissement public foncier d’Île-de-France.

Engager entre 5.000 et 6.000 constructions de logements supplémentaires par an grâce à une nouvelle stratégie foncière. Tel est l'objectif de la région Île-de-France, dont la présidente Valérie Pécresse a, comme annoncé, également pris la présidence de l'établissement public foncier d'Île-de-France (EPFIF). Cet établissement a ainsi adopté dans un programme pluriannuel d'investissement une nouvelle stratégie de mobilisation foncière d'ici à 2020.

L'EPFIF investira pour ce faire 1,8 milliard d'euros en cinq ans pour mobiliser le foncier nécessaire à la production de ces 5.000 à 6.000 logements supplémentaires par an. Pour accélérer les cessions, la direction de l'EPFIF dit vouloir vendre les terrains acquis « à prix coûtant, sans aucune marge ni actualisation ». « Les terrains seront ainsi cédés au prix d'achat, éventuellement majoré des frais associés », ajoute-t-elle.

Se limiter au seul cadre de la loi SRU

Par ailleurs, la présidente de l'EPFIF compte alléger les contraintes qui pèsent sur les maires bâtisseurs « en simplifiant les normes » mais aussi en supprimant « des exigences de 40 % à 50% de logement social pratiquées par certains des établissements publics foncier désormais fusionnés ». Une mesure qui s'inscrit dans la continuité de la politique du logement menée par la présidente de la région Île-de-France, et qui vise à réduire le financement du logement très social dans les communes qui en comptent une part importante.

Ainsi, pour lors des cessions de foncier, la seule norme imposée par l'EPFIF sera celle de la loi SRU, « soit 25% de part de logement social à l'échelle de la commune, renforcée à 30% pour les communes carencées ». Enfin, Valérie Pécresse souhaite favoriser par cette politique foncière active les grands projets d'Île-de-France. Les acquisitions foncières se feront ainsi « prioritairement autour des grands projets d'infrastructures (Grand Paris Express), d'urbanisme ou de grands événements (projet des Jeux Olympiques 2024) ».

Tendre vers 90.000 constructions par an

Si elle permettait 5.000 à 6.000 mises en chantier supplémentaires par an, l'EPFIF donnerait un coup de pouce à la construction de logements en Île-de-France, qui tire déjà le secteur de la construction en France avec plus de 67.000 mises en chantier sur les douze derniers mois. L'objectif annoncé par les pouvoirs publics est de 70.000 constructions de logements par an dans la région capitale. Il est donc presque atteint. Mais il semble qu'il soit insuffisant pour subvenir aux besoins futurs et rattraper le retard pris ces dernières années pour bien loger les franciliens.

Pour certains experts, il faudrait en fait accroître les mises en chantier au-delà de 70.000 par an et tendre vers 90.000. Mais il ne sera pas aisé de rattraper le retard pris après des années de sous investissements ni, donc, de réduire le déséquilibre entre l'offre et la demande sur le marché du logement francilien. Un déséquilibre qui crée des tensions et maintient de fait les prix de l'immobilier à un niveau élevé. L'effort de l'établissement public foncier d'Île-de-France ne sera donc pas de trop.

Mathias Thépot

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Commentaires 2
à écrit le 20/09/2016 à 16:35
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La France n'a pas besoin de logements (des millions sont vides), elle a besoin de logements ABORDABLES. Quand la droite aura compris cela,on aura déja fait un grand pas.

à écrit le 20/09/2016 à 12:57
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Les impots locaux vont augmenter, elle a besoin d'argent !

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