A Lyon, la Vallée de la chimie se met au vert

L'Appel des 30, initié par la métropole lyonnaise, entend assurer la mutation économique vers des activités vertes en mettant à contribution les grands groupes chimiques historiquement implantés.
La Vallée de la chimie

Après la catastrophe AZF de Toulouse, en 2001, certaines voix s'étaient élevées pour réclamer que les usines de la Vallée de la chimie, alignées sur 25 kilomètres, soient déménagées loin de l'agglomération lyonnaise. Gérard Collomb, le maire et président socialiste de la métropole, s'y est toujours opposé. Remettre en mouvement ce complexe chimique le plus emblématique de France, telle est l'ambition de l'« Appel des 30 », lancé par l'édile, fin 2014. Et, pour ce faire, il a notamment mobilisé les dix grands groupes industriels historiques : Solvay, Arkema, Total, Bluestar Silicones, Kem One, etc., dont les sites emploient 4.000 salariés sur place.

C'est donc en s'appuyant sur le socle existant que la métropole veut « accélérer et accompagner la mutation économique de ce bastion en attirant des activités plus vertes dans les domaines de la chimie durable, des énergies propres et de l'environnement », confirme Frédéric Laroche, directeur de la mission ad hoc.

Cette approche écoindustrielle, qui vise la création de 300 emplois d'ici à trois ans, se double d'un enjeu de requalification de l'entrée sud de la capitale rhodanienne.

Gaz vert de deuxième génération

La démarche a consisté à répertorier les terrains disponibles, appartenant pour l'essentiel aux industriels qui, au fil des années, ont restructuré leurs installations. Sur la soixantaine d'hectares recensés, le premier appel à projets en a attribué une vingtaine. Ainsi, la société Serpol, filiale du groupe Serfim, développera sur 3 hectares une plateforme de traitement des terres polluées par un procédé de phytoremédiation, une technique recourant aux plantes. « Nous sommes un peu dans un système d'économie circulaire », observe le responsable de la mission Vallée de la chimie. Quant au groupement constitué du promoteur lyonnais EM2C et de la Serl (SEM d'équipement et d'aménagement), il a été choisi pour construire 30.000 mètres carrés de locaux destinés à des entreprises de l'univers des « cleantech ». Et notamment les startups qui sortiront d'Axel'One, l'hôtel d'innovation collaborative issu du pôle de compétitivité Axelera (spécialisé en chimie/environnement).

C'est également dans cette vallée que s'achèvera fin 2016 la construction de Gaya, un démonstrateur destiné à tester une technologie de méthanisation, principalement à partir de bois et paille. Ce projet de 47 millions d'euros, piloté par Engie et associant 15 partenaires, vise à mettre en place une filière organisée d'un biométhane (gaz vert) de « deuxième génération » et d'en assurer la viabilité et le développement.

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