France Télévisions en grève contre les coupes budgétaires

Les salariés de France Télévisions, notamment les journalistes, avaient répondu en nombre mardi à un appel à la grève intersyndical, perturbant fortement  le site et la chaîne Franceinfo, pour protester contre les coupes budgétaires du gouvernement.
France Télévisions, qui employait en 2015 environ 9.750 équivalents temps plein, est engagé dans un plan de suppression de 500 postes d'ici à 2020 par le non remplacement d'un départ en retraite sur deux.

Pour eux, la coupe est pleine. Les salariés de France Télévisions, notamment les journalistes, avaient répondu en nombre mardi à un appel à la grève intersyndical, perturbant fortement le site et la chaîne Franceinfo, pour protester contre les coupes budgétaires du  gouvernement. Les syndicats France Télévisions CGT, CFDT, FO d'un côté et SNJ de l'autre ont appelé "tous les salariés de l'audiovisuel public" à faire grève "pour s'opposer aux nouvelles coupes budgétaires annoncées par le gouvernement, aux suppressions d'emplois sauvages et à la diminution de programmes et d'éditions d'information". Une centaine de manifestants étaient rassemblés vers 14h devant l'Assemblée nationale où commençait mardi l'examen du projet de loi de finances.

Le gouvernement a annoncé, fin septembre une baisse pour 2018 du budget de l'audiovisuel public, en particulier celui de France Télévisions, avec une réduction de 50 millions d'euros par rapport au contrat d'objectifs et de moyens (COM) signé par le groupe avec l'ancien gouvernement. L'introduction la semaine dernière d'un amendement qui prévoit de réduire cette coupe de 20 millions d'euros n'a pas été jugée suffisante pour les organisations syndicales. Le taux de grévistes était de 15,83% pour la matinée de mardi, un chiffre provisoire car certains services n'ont pas encore fait remonter leurs statistiques en raison notamment du décalage horaire, a expliqué la direction. Les JT de 12h30 et 13h sur France 2 et 3 ont privilégié les sujets magazines, sachant qu'une seule équipe de reportage est sortie ce matin contre une dizaine en temps normal, selon un journaliste. Sur 40 JRI qui devaient travailler aujourd'hui dans les deux chaines, 39 étaient en grève, précise ce journaliste.

CDD non renouvelés

Sur France 2, la présentatrice Marie-Sophie Lacarrau a conclu son journal en indiquant qu'il avait été "réalisé dans des conditions un peu particulières en raison d'un mouvement de grève trés suivi par plusieurs catégories de personnel". Depuis le matin, la chaîne d'info France info n'émettait quant à elle plus ses programmes habituels tandis que le site internet Franceinfo.fr n'était plus mis à jour. "La quasi-totalité des journalistes qui alimentent le site du côté de France Télévisions" étaient en grève mardi, selon un texte de cette rédaction publié sur Internet. Ils se mobilisent car "plusieurs postes cruciaux pour notre rédaction sont menacés" alors que "des objectifs ambitieux nous ont été fixés", devenir numéro un des sites d'info. "Sans moyens supplémentaires, cet objectif semble inatteignable", écrit la rédaction du site.

"Pour la première fois, devant la dégradation de la qualité de l'information, nous, reporters des journaux et magazines de France 2, nous sommes mis en grève de façon massive aujourd'hui. Trois quarts des reporters en grève, c'est du jamais vu", indiquent les journalistes dans un communiqué transmis à l'AFP. "Depuis plusieurs mois, nous faisons face au non-renouvellement systématique des CDD des jeunes journalistes qui sont essentiels au sein de notre rédaction", des "suppressions d'effectifs qui menacent quotidiennement la qualité de votre information des journaux télévisés, et les magazines Complément d'Enquête, Envoyé Spécial...", déplorent ces journalistes. Selon eux, "tous les jours des reportages sont annulés et des informations non traitées". La direction a notamment fait savoir qu'une cinquantaine de CDD ne seront notamment pas renouvelés avant la fin de l'année, selon une source interne.

Suppression de postes

France Télévisions, qui employait en 2015 environ 9.750 équivalents temps plein, est engagé dans un plan de suppression de 500 postes d'ici à 2020 par le non remplacement d'un départ en retraite sur deux. Syndicats et journalistes craignent que les réductions budgétaires se traduisent par d'autres suppressions de postes. Outre les 50 millions de réduction pour France Télévisions, sont prévues des coupes de 25 millions pour Radio France, 5 millions pour Arte et pour l'Ina, 1,9 million pour France Medias Monde. Les programmes étaient peu perturbés à Radio France, où la CGT avait appelé à la grève.

(avec AFP)

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Commentaires 9
à écrit le 18/10/2017 à 10:43
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Si ces journalistes grévistes veulent démissionner, il faut leur signaler que Russia today ouvre une antenne à Paris et recrute !!!!

à écrit le 18/10/2017 à 3:33
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dégraissons, que font 7000 personnes payés grassement par nos impots ? ca ronfle dans les bureaux et encore lorsqu'ils y viennent et puis aujourd'hui avec les reseaux dits sociaux, le journalisme a t il vraiement de l'avenir ou sera sous peu un metie...

à écrit le 18/10/2017 à 0:47
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Après création de chaine d'info, alors que les trois existantes perdaient déjà de l'argent

à écrit le 18/10/2017 à 0:43
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Les économies c'est toujours pour les autres. Pourquoi avoir crée récemment une chaine de plus comme France Info ? Pourquoi maintenir toutes ces chaines TNT comme F4 ?

à écrit le 18/10/2017 à 0:41
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Pas besoin d'eux ! à Coder et à mettre sous Abonn, et plus de taxe redev

à écrit le 17/10/2017 à 18:59
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Franchement l’effort budgétaire demandė n’a rien d’impossible, beaucoup d’autres entreprises sur le marchė concurrentiel on fait beaucoup plus pendant la crise

le 18/10/2017 à 9:42
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De quelle crise parlez vous ? Celle des dividendes ? On vois où nous mène la chasse au cout. Regardez l'hôpital. Avant Sarko la France était au premier rang. Elle est maintenant au 19 ième rang.

le 18/10/2017 à 9:43
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De quelle crise parlez vous ? Celle des dividendes ? On vois où nous mène la chasse au cout. Regardez l'hôpital. Avant Sarko la France était au premier rang. Elle est maintenant au 19 ième rang.

à écrit le 17/10/2017 à 18:25
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Nos journalistes d'investigations enquêtent ils aux bons endroits? Petites enquêtes dans le monde des PME sur les conditions de travail et de ressources depuis 10 ans ... Peut être apprendront ils que les moyens baissent d'années en années , que le...

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