Ecrans, voiture autonome, smart home, French Tech... ce qu'il faut retenir du CES 2019

Alors que le CES 2019 s'achève à Las Vegas, La Tribune revient sur les temps forts du plus grand salon technologique au monde.
Samsung a impressionné avec The Wall, un immense téléviseur 4K de 75 pouces et 190cm, à base de Micro-Led.
Samsung a impressionné avec "The Wall", un immense téléviseur 4K de 75 pouces et 190cm, à base de Micro-Led. (Crédits : DR)
  • Google star de la maison connectée, devant Amazon

En France, le marché de la commande vocale avec les assistants personnels intelligents peine à décoller puisque seulement 9% de la population s'est équipée. Mais aux Etats-Unis, un foyer sur quatre possède l'enceinte intelligente d'Alexa ou celle de Google. Les deux géants se partagent le marché de la « smart home » (maison connectée et intelligente), avec toujours une prime au premier pour Amazon (30% contre 27% pour Google fin 2018). Mais Google rattrape rapidement son retard. Au CES 2019, les deux concurrents étaient intégrés dans tous les objets connectés de la maison, ou presque. Google a même annoncé que son Assistant fonctionne aujourd'hui sur près d'un milliard d'appareils connectés dans le monde. Autrement dit, les constructeurs semblent accepter qu'Alexa et Google Assistant deviennent le standard de la commande vocale, et ils y adaptent la plupart de leurs objets connectés, du frigidaire à la télévision, en passant par le four, la cafetière, le lave-vaisselle, l'éclairage, le miroir de la salle de bain et même le lit.

Au petit jeu de celui qui a fait la plus forte impression, Google était vraiment immanquable avec son énorme stand à l'entrée du Las Vegas Convention Center (LVCC), le centre névralgique du salon. Le géant californien a aussi profité du CES pour annoncer de nouvelles fonctionnalités pour Google Assistant. Celui-ci sera désormais intégré à Google Maps afin de pouvoir effectuer des recherches d'itinéraires par la voix et partager les informations avec des amis pour les informer par exemple de l'heure d'arrivée. Dans la même logique de faciliter la mobilité, Google    Assistant va être capable aux Etats-Unis de simplifier le check-in à l'aéroport en retrouvant vos informations de vol, en vous indiquant l'heure de l'embarquement et en affichant le billet. Sur les appareils Google Home, l'Assistant sera aussi capable de traduire en temps réel vos propos en une autre langue, par la voix et par texte. Enfin, Google lance Assistant Connect, une plateforme destinée aux développeurs, pour permettre aux fabricants d'objets connectés d'ajouter eux-mêmes de nouvelles fonctionnalités à Google Assistant.

  • Démesure des écrans

Historiquement le salon des écrans, le CES 2019 a tenu ses promesses dans ce domaine. Cette édition a été celle de la démesure avec des modèles de plus en plus sophistiqués et spectaculaires. Globalement, le salon a été le théâtre de l'éclosion de la 8K (33 millions de pixels contre 8 millions pour les téléviseurs 4K et 2 millions pour ceux qui sont en Full HD), ce qui permet de proposer des écrans énormes de 49 pouces, sans perte de qualité.

LG a réussi le plus grand coup en présentant son téléviseur OLED enroulable. Le dispositif permet à l'écran de disparaître après utilisation dans un meuble design qui fait office de barre de son. Compatible avec les assistants vocaux Alexa d'Amazon et Google Assistant, le téléviseur intègre un système de son Dolby Atmos 4.2 d'une puissance de 100 watts et sera commercialisé au deuxième semestre 2019 pour un prix encore inconnu.

Samsung, qui disposait encore une fois du plus grand stand du salon, a également impressionné avec "The Wall", un immense téléviseur 4K de 75 pouces et 190cm (!), à base de Micro-Led. Une technologie qui permet à Samsung de diviser par quatre la taille de ses pixels, ce qui donne une image d'une grande pureté.

Tous les constructeurs ont présenté des innovations spectaculaires dans les écrans. Sony a dévoilé deux téléviseurs 8K de très grande taille, de respectivement 215 cm et 249 cm de diagonale, tout comme Sony, Panasonic, TLC, Huawei ou encore Lenovo.

  • La voiture autonome en force

Depuis quelques années, les mobilités ont le vent en poupe au CES. L'édition 2019 n'a pas fait exception, bien au contraire. Avec la plupart des constructeurs mondiaux privilégiant le CES au salon de Detroit pour présenter leurs innovations, le salon a donné un aperçu des mobilités de demain, et notamment la voiture du futur, qui sera autonome et connectée. Ainsi, Nissan a présenté son nouveau SUV électrique autonome, baptisé Nissan iMx. Le français Navya a aussi fait sensation avec son taxi autonome pouvant accueillir jusqu'à six personnes et pouvant rouler jusqu'à 90 km/h. De son côté, Mercedes-Benz a dévoilé Smart Fortwo Vision IQ, une voiture électrique 100% autonome destinée à l'autopartage, tout comme Toyota ou encore Ford.

L'industrie des semi-conducteurs s'en retrouve dynamisée, puisque la voiture devient un ordinateur mobile doté d'intelligence, qu'il faut sécuriser et connecter à son environnement. Le constructeur Ford a annoncé au CES un partenariat avec le fabricant de processeurs Qualcomm à partir de 2022, pour déployer la technologie Cellular Vehicule-to-Everything (C-V2X) sur ses véhicules. Ce standard qui fonctionne sur la 5G permettra à tout véhicule équipé, y compris d'autres marques, d'accéder à des données issues des infrastructures des villes, comme le réseau des feux de la voirie, aux données collectées par les capteurs des autres véhicules, et au flux destinés au divertissement des passagers (vidéo, internet...).

Puisqu'on ne conduira plus dans la voiture de demain, les industriels rivalisent d'inventivité pour aménager l'habitacle libéré du volant, du levier de vitesse et des pédales, afin que les passagers puissent se divertir, travailler ou se reposer à leur convenance. L'Allemand Audi a révélé un projet de média en réalité augmentée, en partenariat avec Disney. Panasonic y intègre des écrans, pour pouvoir communiquer ou regarder Netflix.

  • Grand succès pour la French Tech et le business entre Français

Plus de 420 entreprises de toutes taille -décompte provisoire- ont exposé au CES. Le record de 2018 (412), qui explosait lui-même celui de 2017 (320), est donc déjà battu. Grands groupes (Dassault Systèmes, Air France, Total, Enedis, La Poste, Crédit Agricole...), centres de recherche (CEA), PME innovantes (Pixminds, spécialisée dans le multimédia, a été la troisième entreprise la plus récompensée au monde avec six Innovation Awards, derrière Samsung et le taïwanais MSI), 11 Régions et plus de 380 startups au total ont fait le déplacement. Côté gouvernement, personne ne s'est déplacé, mais Mounir Mahjoubi a déambulé virtuellement dans les allées du salon pour montrer son soutien à la French Tech.

Le pari de Business France et de la Mission French Tech de fédérer les régions sous la bannière du coq de la French Tech, a été une franche réussite. Contrairement à l'an dernier, la France a montré un visage unifié et cohérent, au point que sa présence massive au cœur de l'Eureka Park est devenue une attraction pour les visiteurs impressionnés par cette démonstration de force. Les innovations présentées par les Français ont continué à attirer de nombreux médias internationaux. Seul bémol : l'isolement des régions Aura (Auvergne-Rhône-Alpes) et Grand-Est, qui ont choisi de faire bande à part. Leurs startups se sont ainsi retrouvées moins bien placées dans le salon, donc moins visibles.

Au-delà des exposants, il fut impossible de se promener dans les allées du CES et dans les rues de Las Vegas sans entendre parler français. Et pour cause : de nombreuses entreprises, régions et organisations professionnelles comme la CPME ont emmené des délégations fournies de visiteurs, créant un véritable écosystème de "rencontres BtoB" entre français, qui a bénéficié à la fois aux exposants, mais aussi aux visiteurs, qui ont pu faire du business entre eux, en marge du salon. "Il y a tout le monde au CES, c'est l'endroit où on peut rencontrer des dirigeants qu'il est compliqué de voir à Paris, dans un contexte plus détendu. C'est un accélérateur de business", se réjouit Julien Nicolas, le Directeur général adjoint de Oui Sncf.

Lire aussi : CES Las Vegas 2019 : comment la French Tech tente de monter en gamme

  • Le smartphone pliable ne convainc pas

Du côté des déceptions, les médias attendaient de pied ferme de tester le premier smartphone pliable, oeuvre du chinois Royole. FlexPai, c'est son nom, a raté son pari. Au-delà de la performance technique de pouvoir plier l'écran de son smartphone, le smartphone a été décrié par des spécialistes pour sa lenteur, et l'écran pour sa faible qualité, loin des meilleurs écrans actuels de Samsung, Huawei ou Apple. La prochaine "révolution du smartphone" attendra, d'autant plus que l'intérêt de pouvoir plier à l'envi son smartphone ne saute pas aux yeux pour le consommateur.

C'est aussi ça le CES : une caverne d'Ali Baba de petites et grandes innovations, parfois révolutionnaires comme la technologie embarquée dans les futures voitures autonomes, parfois triviale à l'image du smartphone pliable ou de l'impression 3D, quasiment absente cette année en raison de son incapacité à trouver son marché.

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Commentaires 2
à écrit le 11/01/2019 à 15:30
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Eh là qui va là Inspecteur Gadget Eh la ça va pas Ouh ouh Oh la je suis là Inspecteur Gadget C'est moi que voilà Inspecteur Gadget Ça va être la joie Ouh ouh Au nom de la loi Moi je vous arrête Je vous arrête là Go go Gadget à main Fla...

à écrit le 11/01/2019 à 12:02
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Les chinois sont rares ... "effet Donald" ?

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