Vivendi soumet son rachat d'EMI à Bruxelles

Le groupe français a notifié le rachat par sa filiale Universal Music des actifs de la maison de disque britannique pour 1,4 milliard d'euros. La Commission européenne rendra un premier avis le 23 mars mais devrait mener une enquête approfondie sur une opération vivement critiquée par les labels indépendants.
Katy Perry, une artiste EMI qui tomberait dans l'escarcelle d'Universal Music Group

La Commission européenne a indiqué lundi que le numéro un mondial du disque, Universal Music Group, filiale du français Vivendi, avait notifié son projet de rachat du britannique EMI, le numéro quatre, vendredi dernier. Elle rendra un premier avis le 23 mars. Toutefois, il est hautement probable que cette opération à 1,4 milliard d'euros n'obtienne pas de feu vert immédiat mais fasse l'objet d'une enquête approfondie au regard des positions importantes d'UMG et des précédents dans l'industrie.

Lors de la présentation de l'opération en novembre dernier, Universal avait reconnu détenir une part de marché mondiale de 26,5%, devant Sony Music à 23% et Warner à 12,3%, part qui serait portée à 36,2% en absorbant EMI. Mais elle dépasserait 50% dans sept pays européens, dont la France et le Royaume-Uni, selon Impala, le lobby des labels indépendants en Europe, qui s'oppose fermement à ce rachat.

Le lobby des indépendants Impala vent debout

Universal, qui mettrait ainsi dans son escarcelle des artistes en vue comme Coldplay et Katy Perry, n'est pas le seul visé puisque Sony Music se porte acquéreur de la partie « publishing » (catalogue) d'EMI, pour 1,6 milliard d'euros : Impala enjoint la Commission de bloquer les deux opérations et insiste pour que « le marché de la musique ne devienne pas une course à deux chevaux. » Cette association des indépendants s'était d'ailleurs créée en 2000 au moment de la grande vague de fusion des majors du secteur (dont le mariage avorté EMI-Warner). En 2006, elle avait obtenu le rejet du feu vert de la fusion Sony BMG.

« Les labels indépendants sont virtuellement une major : ils représentent 28% du marché » plaide-t-on du côté d'Universal. Et des artistes de maisons indépendantes trustent le top des charts comme l'anglaise Adele (XL Recordings), dont la chanson « Rolling in the deep » a été le titre le plus vendu de l'année 2011 aux Etats-Unis. Vivendi est bien conscient qu'il s'agira d'un travail de persuasion de longue haleine, qui pourrait nécessiter des concessions, à savoir la vente de petits labels dans certains pays posant problème. Par ailleurs, Vivendi a prévenu qu'il céderait pour 500 millions d'euros d'actifs non stratégiques d'Universal Music afin de contribuer au financement de l'opération.
 

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