Est-ce le début d'un bras de fer, attendu par certains, entre Vincent Bolloré et Bernard Arnault pour le contrôle de Lagardère ? Possible. L'homme d'affaires breton a bel et bien changé de ton concernant son investissement dans le groupe d'édition, de distribution et de médias. Vivendi, dont il tient les rênes, a encore accru sa participation dans Lagardère, a-t-il indiqué mercredi dans une déclaration à l'Autorité des marchés financiers (AMF). Déormais, il en possède 21,19%. Il devient, ainsi, le premier actionnaire de Lagardère, devant le fonds britannique Amber Capital (18%).
Dans sa déclaration, Vivendi souligne qu'il ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Le groupe précise qu'il « a l'intention de poursuivre ses achats sous réserve des conditions de marché ». Mais surtout, il prépare le terrain pour possiblement avoir son mot à dire, à terme, sur la stratégie du groupe. Ainsi, Vivendi « envisage de demander sa nomination ou celle d'une ou de plusieurs personnes comme membre du conseil de surveillance de Lagardère », souligne le groupe à l'AMF.
Changement de ligne
La ligne de Vivendi était, jusqu'alors, bien différente. Le géant des médias répétait, comme en avril dernier, qu'il n'envisageait pas « d'exercer d'influence sur les choix stratégiques » de Lagardère. Ce n'est semble-t-il plus le cas. Cette stratégie nouvelle, Vivendi la justifie « en raison du caractère incertain des changements annoncés le 25 mai dernier dans l'organisation du contrôle opérationnel de Lagardère ». Ce jour-là, Bernard Arnault, le propriétaire de LVMH, a mis la main sur 25% de Lagardère Capital & Management (LCM), la holding endettée d'Arnaud Lagardère. Or cette structure contrôle Lagardère avec seulement un peu plus de 7% du capital, en raison de son statut particulier de société en commandite par actions (SCA).
Cette initiative pourrait, possiblement, entraver les ambitions de Vincent Bolloré. Depuis l'arrivée de Vivendi chez Lagardère, les spéculations vont bon train sur ses intentions. Outre certains médias, comme Europe 1, Vincent Bolloré pourrait convoiter les activités internationales d'Hachette pour les rapprocher d'Editis, le groupe d'édition de Vivendi.
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