Nokia va réduire ses effectifs et ses investissement dans la R&D

L'alliance avec Microsoft va se traduire par des réductions d'emplois très significatives, notamment en recherche et développement. Ce pôle est jugé peu efficace.
Copyright Reuters

Dès la nomination de Stephen Elop à la tête de Nokia en septembre, des rumeurs de partenariat approfondi, voire de fusion, ont circulé. Le Canadien a été débauché de chez Microsoft, dont il dirigeait la plus grosse division (les logiciels Office), pour imposer un traitement de choc à Nokia. Or cette alliance va se traduire par des réductions très significatives d'emploi, notamment en recherche et développement, en Finlande et ailleurs, sur plus de 60.000 salariés, hors Nokia Siemens Networks, le joint-venture d'équipements de réseaux qui pourrait être cédé. Stephen Elop a parlé « d'éliminer la structure bureaucratique » et « d'améliorer la sous-traitance ». Il a a assuré que Nokia resterait une société finlandaise et n'allait « pas déménager à Hawaï » tant l'émotion est grande dans le pays.

Aucune innovation majeure

Le pionnier du GSM souffre d'une R&D pléthorique et peu efficace. Il dépense près de 3 milliards d'euros par an en R&D, soit 10 % de son chiffre d'affaires, deux fois plus qu'Apple, mais aucune innovation majeure n'est sortie de ses labos ces dernières années. Stephen Elop avait, dès son arrivée, stigmatisé la lenteur de mise sur le marché des produits. Au point d'écarter « l'option interne » des logiciels maisons Symbian et MeeGo, qui n'aurait pas permis de réagir assez vite, et de s'appuyer sur l'innovation d'un autre, Microsoft. En interne, le choix est vécu comme une reddition, voire un suicide.

Il n'y aura plus de développement de Symbian, malgré l'énorme base installée de 200 millions d'appareils, même si le logiciel servira à « connecter le prochain milliard d'individus au téléphone mobile » dans les pays émergents avec des modèles basiques. Les ingénieurs qui y étaient dédiés peuvent déjà faire leurs cartons.

Outre le volet emploi, les ventes risquent de chuter lourdement cette année, le temps de la montée en puissance de Windows Phone. Dans ce contexte, Stephen Elop a renoncé à livrer des prévisions annuelles. Les termes financiers de l'accord avec Microsoft n'ont pas été dévoilés mais il donnerait à Nokia « flexibilité et influence ». D. C.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.