Listes électorales : moins de nouveaux inscrits qu'en 2007

Les Français ont été moins nombreux qu'en 2007 à s'inscrire sur les listes électorales pour pouvoir voter en 2012, signe d'un moindre engouement pour la campagne corroboré par des enquêtes d'opinion pointant une frustration sur la qualité du débat présidentiel.
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Un peu plus de 4,5 millions de personnes - 4.528.434, chiffre encore provisoire - anciens ou nouveaux électeurs, ont été inscrites sur les listes depuis début 2011 pour les élections présidentielle et législatives, alors que l'Insee tablait encore en septembre sur cinq millions d'inscriptions. C'est 300.000 de moins (- 6,1%) qu'en 2007, lorsque l'Insee avait recensé 4,8 millions d'avis d'inscriptions.

Parmi ces 4,5 millions d'inscrits, une petite partie seulement est à proprement parler constituée de nouveaux électeurs. Il s'agit surtout de jeunes ayant suivi l'an dernier la Journée Défense et Citoyenneté, obligatoire, et à ce titre automatiquement inscrits. Ils sont environ 850.000, a précisé l'Insee à l'AFP. Les autres nouveaux inscrits sont en grande majorité des gens qui ont déménagé et devaient donc se réinscrire auprès de la commune où se trouve leur nouveau domicile, car ils sont en principe radiés de la commune où ils habitaient précédemment.

Une campagne qui a trop tardé à démarrer

Certes, en 2011, le nombre d'inscrits a été 2,2 fois supérieur à celui de 2010, quand 1,7 million d'inscriptions avaient été enregistrées. Mais dans la grande majorité des localités, les flux d'inscriptions ont été en retrait sur ceux de l'élection présidentielle de 2007. Un scrutin qui avait des airs de renouvellement, mettant aux prises deux personnalités candidates pour la première fois, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, et promptes à briser des tabous dans leur propre camp.

De plus, le gouvernement, suspecté par les socialistes de "redouter" le vote des jeunes, a été accusé de ne pas avoir organisé de campagne digne de ce nom pour encourager les inscriptions, ce dont le ministre de l'Intérieur Claude Guéant s'est vigoureusement défendu. Ce repli de l'élan civique est à mettre en parallèle avec la faible appétence pour la campagne 2012, jugée "intéressante" par 34% seulement des Français, selon un sondage Ipsos.

Marseille, Bordeaux, Rennes : les mauvais élèves

A Paris, avec un solde net de 81.354 électeurs supplémentaires en un an, le cru 2012 est plus qu'honorable, très proche de 2002 (+ 88.000) mais moins bon qu'en 2007 (+ 110.000 environ, selon les chiffres fournis à l'époque). La région Ile-de-France est, en revanche, lanterne rouge des nouvelles inscriptions (- 15,1%), selon l'Insee. En région parisienne, la hausse est sensible à Colombes (Hauts-de-Seine), avec 1.500 nouveaux électeurs de plus qu'en 2007, mais c'est l'inverse à Saint-Denis (6.000 au lieu de 7.600). Bilan assez satisfaisant aussi à Lille (25.000 inscriptions, un bon millier de moins qu'en 2007), Metz, quasiment au même niveau qu'en 2007, ou Strasbourg qui compte 5% d'inscrits supplémentaires.

Dans d'autres grandes villes, la mobilisation a été médiocre: fin décembre, la mairie de Marseille tablait sur un nombre de nouveaux inscrits en repli de 28%, à Bordeaux la baisse atteint 39% tandis qu'à Rennes cet effectif a fondu (2.800 inscriptions, pour 6.500 en 2006). Situations diverses dans les villes moyennes: nette hausse à Villeurbanne (Rhône) et Bayonne (Pyrénées-atlantiques), baisse forte à Angers (Maine-et-Loire), plus modérée à Roubaix (Nord).

Dans les zones dites "populaires", les inscriptions ont progressé de 7 à 9% dans les quartiers strasbourgeois de Neuhoff/Port-du-Rhin et Hautepierre-Kronenbourg, la ville ayant mené "une importante campagne d'information", selon la municipalité. Il faut dire que l'Alsace sort en tête du palmarès, avec une hausse des inscriptions de 7,9%.

Commentaires 3
à écrit le 07/03/2012 à 15:40
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Essayez de faire établir une procuration de vote... Vous allez rire. L'Etat n'est pas prêt visiblement.

à écrit le 07/03/2012 à 14:38
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Et pour cause, quand on voit la médiocrité des problèmes abordés et comment ils comptent être traités, comment ne pas s'étonner du désintérêt de nos concitoyens! J'espère qu'un sursaut national se fera jour dans les semaines qui viennent et que nous ...

à écrit le 07/03/2012 à 14:35
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il y a eu moins d inscription et je crois qu il y aura beaucoup d abstentions.

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