Le réveil estival de l'industrie peut-il durer ?

La production industrielle a augmenté de 1,5% en aout selon l'Insee, tirée par le secteur du transport. Toutefois, les volumes restent faibles. Les récentes enquêtes de conjoncture sont de mauvaise augure pour la suite. La Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP) est particulièrement inquiète. Mais ces enquêtes se sont déjà trompées...
Copyright Reuters

Enfin une bonne nouvelle du côté de l'industrie. Alors que les difficultés des entreprises du secteur vont grandissant, symbolisées par la fermeture de l'usine PSA d' Aulnay-sous-Bois, la suppression de 900 postes de R&D chez Sanofi, celles programmées chez SFR et chez France Telecom-Orange, entre autres, l'activité industrielle a progressé de 1,5% en août. Dans le même temps, la production manufacturière, hors énergie et industrie agroalimentaire, a augmenté de 1,8%

Ironie de l'histoire, même s'il porte su des volumes "très faibles", note l'Insee, le rebond de l'activité observé en août repose surtout sur la forte progression de l'activité dans l'automobile (+9,9 %) et dans les autres matériels de transport (+2,9 %). « Au cours des trois derniers mois, la production a augmenté de 0,7 % dans l'industrie manufacturière et de 0,2 % dans l'ensemble de l'industrie", observe l'Insee.

Finalement, malgré les récentes secousses, le tableau est moins catastrophique que ne pourrait le laisser présager l'actualité. « Ces statistiques contredisent les enquêtes de confiance réalisées auprès des dirigeants d'entreprises », constate Fabrice Lemoine chez Barclays qui tablait sur un recul de 0,8% de l'activité industrielle et de 1% de la production manufacturière.

Sur un an, l'activité a nettement reculé

Ce réveil de l'industrie, également visible en août en Italie (+1,7%) et en Suède (+0,4%), peut-il se prolonger au-delà de l'été ? Il faudrait que la consommation des ménages et les investissements repartent durablement, les entreprises ayant des marges de man?uvre pour produire plus. La production manufacturière entre juin et août est inférieure de 1,9 % au niveau atteint l'année précédente. Pour l'industrie, elle est inférieure de 2%. Par ailleurs, le taux de capacité de production est tombé à 80% en juillet selon l'enquête trimestrielle de conjoncture de l'Insee parue en septembre.

Malheureusement, c'est peu probable en raison des résultats des dernières enquêtes de conjoncture. Selon l'enquête mensuelle de l'Insee, les carnets de commandes globaux sont toujours très dégarnis et les perspectives de production dégradées. Quant à l'indice PMI des directeurs d'achats manufacturiers français, il est tombé à 42,6 en septembre après 46 en août, et celui de la production manufacturière de 43,3 à 39,8, atteignant leur plus bas niveau depuis trois ans et demi. Même les services ne sont pas épargnés l'indice PMI des services a quant à lui reculé à 46,1 après 49,2 en août, un plus bas de quatre mois.

L'inquiétude de la CCIP

"Les différents indices (chiffres d?affaires, situation financière, investissement, emploi) montrent que l?activité des PME subit un coup de frein depuis les six derniers mois ; ils traduisent une inquiétude croissante sur les perspectives du semestre à venir. La situation du commerce de détail continue de se dégrader. Quant aux grandes entreprises, elles font état d?un niveau d?inquiétude inhabituel cette année", explique Pierre-Antoine Gailly, le président de la CCIP, son jugement reposant sur les résultats de l'enquête de conjoncture de la CCIP dévoilée mercredi.

 


 

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.