La Grèce exclut toute restructuration de sa dette et poursuit sa politique de rigueur

Le Premier ministre grec Georges Papandréou a exclu ce dimanche toute restructuration de la dette de son pays.Samedi, il a annoncé la poursuite de la rigueur budgétaire et tout en faisant un geste en direction des entreprises.

"La logique de la restructuration de la dette serait catastrophique pour l'économie, pour notre crédibilité, pour notre avenir", a affirmé le Premier ministre grec Georges Papandréou ce dimanche, après avoir annoncé samedi les grandes lignes de sa politique économique pour 2011.

En cas de suspension du paiement de la dette, "on irait vers un effondrement potentiel et probable du système bancaire, et la perte par les familles grecques de leurs propriétés, ce serait une tragédie", a-t-il insisté.

"Eviter la banqueroute"

Alors que la Grèce affronte une grave crise budgétaire, le Premier ministre a souligné que son gouvernement oeuvrait pour "éviter la banqueroute" de son pays. La dette grecque a atteint 300 milliards d'euros (115% du PIB) et le déficit public s'est élevé à 14% du PIB en 2009. Des mesures strictes d'austérité ont été décidées en échange d'un prêt des pays de la zone euro et du Fonds monétaire international (FMI) de 110 milliards d'euros sur trois ans.

Interrogé ce dimanche sur d'éventuelles nouvelles mesures d'austérité, Georges Papandréou a en revanche assuré qu'il s'en tiendrait à celles prévues par le plan adopté en accord avec l'UE et le FMI. Il a notamment exclu une hausse de la taxation sur le fuel domestique, évoquée dans la presse. Il s'est également redit confiant dans la réduction du déficit de 40% d'ici la fin de 2010, comme prévu.

20.000 manifestants

Cette poursuite de la rigueur, le Premier ministre l'avait déjà prônée la veille, lors d'un discours annonçant les grandes lignes de sa politique pour 2011, prononcé dans la ville de Thessalonique. Près de 20.000 personnes (selon la police) ont manifesté en parallèle dans la ville, à l'appel des principaux syndicats et des partis de gauche. "La crise c'est le capitalisme qui doit la payer", "Nationalisation des banques", pouvait-on lire sur les banderoles.

Le gouvernement entend poursuivre sur la voie des réformes et de l'ouverture de marchés comme ceux de l'électricité et des transports de marchandises. Il compte également réformer les entreprises publiques déficitaires telles que la compagnie des chemins de fer.

Un geste a toutefois été fait en direction des entreprises. Répondant aux appels du secteur privé confronté à la récession, Georges Papandréou a annoncé une accélération de la baisse de l'impôt sur les bénéfices des entreprises, qui passera de 24% à 20% en 2011, trois ans plus tôt que prévu.

Troisième tranche de prêt

Lundi, le gouvernement de Papandréou attend l'arrivée des responsables du FMI, de l'UE et de la BCE (Banque centrale europénne) afin de débloquer la troisième tranche du prêt, de 9 milliards d'euros, prévu pour décembre 2010. L'UE et le FMI ont donné la semaine dernière leur feu vert au deuxième versement de ce prêt, de 9 milliards d'euros également, qui sera versé à l'Etat grec d'ici fin septembre.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.