Le scénario d'une restructuration de la dette grecque se précise

Le Premier ministre du Luxembourg a jugé ce mardi que la Grèce pourrait finalement être contrainte de restructurer sa dette. Jean-Claude Juncker, qui préside également l'Eurogroupe, penche pour une "restructuration douce".
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Jean-Claude Juncker n'est pas homme à parler à la légère. Or ce mardi, le Premier ministre luxembourgeois a, en marge de la réunion des ministres des Finances de l'UE, laissé clairement entendre que le scénario d'une restructuration de la dette grecque devenait, à ses yeux, assez vraisemblable. "Si la Grèce fait tous ces efforts, alors nous devons voir s'il est possible de réaliser une restructuration douce pour la Grèce. Je suis totalement opposé à une restructuration majeure" a-t-il affirmé. 

Les efforts mentionnés par Jean-Claude Juncker seraient la mise en oeuvre complète des réformes structurelles auxquelles Athènes s'est engagé lors de l'octroi d'un plan d'aide de 110 milliards d'euros en mai 2010 et une nouvelle série de mesures qui seraient annoncée dans les prochains jours. Les autorités grecques devront par ailleurs préciser très rapidement la nature et le calendrier de leur programme de privatisations de 50 milliards d'euros annoncé en début d'année.

Les propos du Président de l'Eurogroupe constituent un virage à 180 degrés dans le traitement de la crise grecque, mais plusieurs autres ministres européens se sont montrés plus réservés sur le sujet.  Christine Lagarde, la ministre française de l'Economie, a notamment indiqué qu'un rééchelonnement de la dette était exclu s'il s'apparentait à un "événement de crédit". "Toute restructuration ou rééchelonnement qui constitueraient un défaut, ce qu'on appelle un événement de crédit, est hors de question", avait-elle insisté lundi soir.

Ce mardi, plusieurs diplomates ont par ailleurs indiqué que Jean-Claude Juncker était allé trop loin en employant le mot "restructuration", d'autant que des discussions à ce sujet n'ont pas encore vraiment eu lieu. Lors de la conférence de presse finale de l'Ecofin, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn a d'ailleurs tenu à préciser que seul un "reprofilage" pourrait être envisagé.

"Si une restructuration de la dette ne fait pas partie des options, une initiative qui aurait pour but de maintenir l'exposition des investisseurs privés à la Grèce est possible", a-t-il déclaré. "Dans ce contexte, un allongement volontaire des maturités des créances, aussi appelé 'reprofilage' ou rééchelonnement volontaire, pourrait être examiné", a-t-il poursuivi.

70% de la dette est détenue à l'étranger

Quel que soit le scénario retenu par les responsables de la zone euro, les analystes estiment qu'il ne s'agit qu'une question de temps avant que la décision ne soit prise. Ils considèrent toutefois qu'il y a une différence importante entre une restructuration forcée impliquant une perte de valeur pour les créanciers et un rééchelonnement volontaire de la dette n'impliquant pas d'"événement de crédit" déclenchant le paiement de contrats d'assurance détenus sur la dette.

Les répercussions pourraient toutefois être de grande ampleur alors qu'environ 70% de la dette grecque est détenue à l'étranger, principalement par les banques françaises, allemandes et américaines, ainsi que par la Banque centrale européenne, qui est vivement opposée à cette perspective. Une restructuration de la dette grecque pourrait aussi immédiatement inciter les marchés à mettre la pression sur l'Irlande et le Portugal, qui bénéficient eux-aussi d'un plan d'aide international afin de réorganiser leurs finances publiques.

Commentaires 22
à écrit le 19/05/2011 à 12:47
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Il faut laisser la Grèce retourner a" l age de bronze"...

à écrit le 19/05/2011 à 7:06
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Ce que l'Allemagne n'a pu faire pendant la seconde guerre mondiale, est entrain d'être réaliser....

le 19/05/2011 à 7:32
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Pourreiz-vous préciser votre pensée ?

à écrit le 18/05/2011 à 15:04
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Un excédent de la balance commerciale peut traduire une situation économique saine mais aussi malsaine. La dette Grecque est la conséquence de l'excèdent permanent de la balance commerciale d'autres pays mais surtout de celui de l'Allemagne, le plus ...

à écrit le 18/05/2011 à 14:14
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C'est quoi la solution ? acheter du franc Suisse ?

le 18/05/2011 à 15:30
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La solution? Dépenser votre argent pour faire tourner l 'économie. Le Monde n a pas besoin de rentiers, avec de l argent qui dort

le 18/05/2011 à 17:08
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C'est trop bête ! si l'euro s'effondre, c'est toi qui va payer ma pension ?

le 18/05/2011 à 17:37
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d'accord mais probleme avec les groupes financiers qui gerent les retraites elles font pressions pour payer aux profits des placements en assurance vie

le 19/05/2011 à 7:23
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Pas facile d'avoir une réponse simple à une question simple !

à écrit le 18/05/2011 à 12:35
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"Too Big to fall" c'est trop facile...

à écrit le 18/05/2011 à 8:32
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La dette de la Grèce ne sera pas remboursée, c'est le mécanisme de la création monétaire et notamment la pratique de l'usure "les intérêt d'emprunt" qui en sont la cause !

le 18/05/2011 à 12:23
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mon pauvre Robert il serait temps d'essayer de comprendre dans quel système économique nous vivons...Et Surtout apprendre que l'on ne peut combattre le vent, l'on doit s'en accommoder. Avec ce genre de commentaires sortis des bacs sables syndicaux on...

le 18/05/2011 à 13:26
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Qui se préoccupe de faire avancer l'Europe ? Certainement pas les Allemands ... Nous devons toujours donner des leçons à tout le monde. Quelle arrogance !!

à écrit le 18/05/2011 à 8:23
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Après ce nouveau tour de passe passe sur la Grèce, la crédibilité des dirigeants européens est en dessous de zéro! La façon d'agir de nos tribuns est inadmissible, on ne vit pas dans des républiques bannières bons sang!

le 18/05/2011 à 13:39
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Ça y ressemble beaucoup pourtant ...

à écrit le 18/05/2011 à 8:17
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elle nous énerve cette élite financière qui ne sert a rien et qui nous mange sur le dos ! bien entendu que la Grèce va faire défaut sur sa dette, et pas seulement la Grèce, d'autres pays à la notation "+3A" vont faire défaut, et là, pour la première...

à écrit le 18/05/2011 à 7:55
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Cela finra-t-il par une restructuration qui ne veux pas dire son nom ? En matière financière, qui est du domaine de la confiance, les mots ont leur importance. A mon sens deux faits sont avérés : 1) la Grèce ne s'en sortira pas sans qu'une partie de ...

à écrit le 17/05/2011 à 21:41
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honte à tout ces menteurs patentés qui osent donnés des leçons de morale au regime lybien.

le 18/05/2011 à 7:51
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Quel rapport ? C'est stupide !

à écrit le 17/05/2011 à 19:53
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Il existe quelques bons chroniqueurs parmi les internautes qui font des commentaires des articles de la Tribune et qui en principe en savent un peu plus ou qui sont comment dire plus expérimentés que les journalistes de la Tribune ou d'autres journau...

le 18/05/2011 à 12:05
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Tout à fait d'accord. A votre avis, quand les USA vont faire defaut, comment les agences de rating vont-elles faire pour passer de AAA à beaucoup moins ?

le 18/05/2011 à 13:59
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La Grèce c'est comme DSK beaucoup savaient et tous et toutes n'ont rien dit. On voit le désastre!

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