Les obstacles ne détourneront pas la BCE de sa mission

La BCE, qui a pré-annoncé un tour de vis monétaire en juin, devrait porter son principal taux directeur de 1,25% à 1,50% ce jeudi, lors de son conseil décisionnel mensuel.
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Les nouveaux soubresauts de la crise de la dette souveraine dans la zone euro ne détourneront pas la Banque centrale européenne (BCE) de sa mission. Mais ils commencent à lui mettre des bâtons dans les roues et ont fait perdre à l'euro son assurance retrouvée. La gardienne de la stabilité des prix s'est quasiment engagée le mois dernier, en se mettant dans une posture de "forte vigilance" à l'encontre de l'inflation qui dépasse largement le plafond de 2% qu'elle lui assigne, à relever ses taux ce jeudi lors de son conseil. La BCE n'y dérogera pas et devrait donc porter son taux de refinancement, le "refi" qui constitue son principal taux directeur, de 1,25%, niveau auquel il avait été majoré en avril, à 1,50%, après un statu quo de près de deux ans à 1%.

Néanmoins, des obstacles à une poursuite de cette stratégie de normalisation progressive se dressent désormais sur sa route, qui devraient conduire la BCE à se mettre en mode "pause" d'ici à la fin du mandat de Jean-Claude Trichet, le président de la banque centrale de Francfort. Ce serait son dernier tour de vis monétaire, avant la prise de pouvoir de son successeur, l'Italien Mario Draghi, le 1er novembre. Il pourrait être tenté d'imprimer sa marque en procédant à un ultime resserrement des conditions de crédit pour l'année en cours, attendu par le marché, qui prédit un "refi" à 1,75% à la fin du millésime, mais si et seulement si les conditions le permettent.

Première entrave pour la BCE : la précarité de la situation de la Grèce qui a conduit l'agence Standard & Poor's à annoncer lundi que le plan proposé par la Fédération des banques françaises de réinvestir en partie les montants remboursés par la Grèce d'ici à 2014 en nouveaux titres à 30 ans pourrait la conduire à déqualifier la note d'Athènes en "défaut sélectif". Dans une telle hypothèse, les titres grecs ne seraient plus éligibles aux refinancements de la BCE, sauf à contourner une nouvelle fois l'obstacle. Les spécialistes estiment cependant que la BCE accepterait en garantie les obligations émises par l'État grec tant que la totalité des agences de notation ne les auront pas classées dans la catégorie défaut.

C'est néanmoins un véritable casse-tête auquel s'est ajouté dans la soirée de mardi le cas du Portugal, dont la note souveraine a été dégradée de quatre crans à Ba2, c'est-à-dire en catégorie spéculative, par l'agence concurrente Moody's, attisant la spéculation quant à une décision imminente de même nature concernant l'Irlande. Enfin, outre que la BCE est prise en otage par les agences de notation dont on ne doute pas qu'elle saura s'en affranchir, elle est piégée par une conjoncture économique qui s'alanguit. En ont attesté les indices d'activité des directeurs d'achats de juin, en net recul dans la zone euro.

Commentaires 2
à écrit le 07/07/2011 à 17:03
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la BCE a échoué et leur dada, leur jouet "le libéralisme à tout va" s'effondre. En bref nous coulons, et nous serons ,bien malgré, les premiers à payer la note pour leur incurie permanente et constante

à écrit le 07/07/2011 à 10:40
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Sauver des morts "WAOOOOO" grande mission en effet !

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