Les Palestiniens espèrent que les promesses d'aide internationale ne resteront pas cette fois-ci lettres mortes. Ils ont obtenu mercredi de nouveaux engagements lors d'une réunion des pays donateurs à Bruxelles. Mais Salam Fayyad, le Premier ministre, un ancien responsable du Fonds monétaire international (FMI), est devenu prudent. L'Autorité palestinienne est en effet menacée de cessation de paiements à la suite de la baisse des contributions des Etats arabes du Golfe et des pays occidentaux.
Versements vitaux
Ces versements vitaux pour le budget ont chuté de 1,8 milliard de dollars en 2008 à 600 millions de dollars l'an dernier alors qu'un milliard avait été promis. Facteur aggravant : cette baisse s'est produite au moment où la croissance connaissait un forte décélération. Résultat : les caisses sont vides et l'Autorité palestinienne a de plus en plus de difficultés à assurer la paye des 155.000 employés des services publics qui constituent l'ossature de son régime. Pour la Banque Mondiale, le FMI et l'ONU, cette dépendance croissante vis-à-vis des subsides étrangers augure mal des possibilité de créer un Etat palestinien viable économiquement.
La marge de man?uvre de Salam Fayyad ne cesse en effet de se rétrécir. Pour boucler ses fins de mois, il a tenté d'augmenter les impôts sur les entreprises et les plus hauts revenus. Mais ces réformes ont suscité une telle fronde que le Premier ministre a dû faire rapidement marche arrière. Les banques palestiniennes et arabes rechignent également à accorder des prêts alors que l'endettement de l'Autorité palestinienne a dépassé le cap du raisonnable à un milliard de dollars soit 11% du PNB.
La croissance économique ralentit
En outre, la croissance, après avoir culminé pendant plusieurs années à 9%, devrait être limitée à 5% cette année. Pour sa part, Israël, qui contrôle une partie de la Cisjordanie, a certes réduit le nombre de barrages routiers qui entravent les déplacements des biens et des personnes, mais refuse de soutenir les efforts de l'Autorité palestinienne pour enrayer la fuite des capitaux et l'évasion fiscale.
Face à ce tableau peu encourageant, l'Onu conclut dans un rapport que "les progrès pour l'édification d'un Etat (palestinien) font face à un danger accru" en pressant les donateurs de "hâter leurs contributions", autrement dit de ne pas se contenter de belles paroles.