
Le jour J est enfin arrivé. Alors que les négociations semblaient enlisées depuis plusieurs mois, l'Union européenne et le Canada ont conclu, ce vendredi, un accord de libre-échange après quatre longues années de discussions. Les négociations se sont en effet débloquées jeudi lorsque le Canada a accepté de doubler le quota de fromage européen admis sans droits tarifaires, en échange d'un plus grand accès au marché européen pour les producteurs de bœuf canadiens.
Cet accord "ouvre une nouvelle page dans les relations entre l'UE et le Canada", a affirmé José Manuel Barroso lors d'une conférence de presse à Bruxelles, saluant "le premier accord de libre-échange avec un pays du G8".
L'accord sur le quota de fromage européen a débloqué la situation
Cet accord "est ce qui se fait de mieux en matière d'accord (...), il créera de nouvelles opportunités des deux côtés de l'Atlantique. Il accroîtra les échanges commerciaux et les investissements, générant ainsi croissance et emplois, dans l'UE comme au Canada", a souligné la Commission même si des "aspects techniques et juridiques" restent à finaliser.
De son côté, le Premier ministre canadien, Stephen Harper, s'est réjoui d'un "grand moment" et d'un "accord historique" pour son pays, qui va accéder à un marché de 500 millions de consommateurs.
L'UE, le 2e partenaire commercial du Canada
En contrepartie, Ottawa éliminerait ses barrières tarifaires sur 98% de ses importations en provenance de l'UE. Sachant qu'en 2011, le commerce entre les deux zones s'est élevé à quelque 86 milliards d'euros, faisant de l'UE le deuxième partenaire commercial du Canada, loin derrière les Etats-Unis.
Cet accord pourra du reste servir de modèle dans les négociations engagées par les Européens avec les Etats-Unis en juillet dernier, dont le deuxième round doit se dérouler en décembre prochain.
Pour aller plus loin: Pourquoi le libre-échange fait-il si peur ?
La balance commerciale UE-Canada:
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a le à :
Comme si l'Europe pouvait se passer de faire affaire avec un nouveau marché ces jours-ci. Au Canada, nous avons entendu les même arguments de peur lors de notre accord de libre-échange avec les USA et le Mexique et rien de ceci ne s'est passé. Au contraire, la situation économique s'est amélioré. Le boeuf canadien est d'excellente qualité et les tarifs douaniers ne servent souvent qu'à protéger certains modèles d'affaires dépassé dans le style "pas besoin d'être efficace, la réglementation empêche la compétition". C'est la population du pays qui fini par devoir payer plus cher ses biens.
J'aurais juste été content qu'on abandonne notre gestion de l'offre en agriculture pour ne plus payer le lait le plus cher en Amérique du Nord. J'imagine maintenant que pour un Europeen, le Canada devient une très belle porte d'entrée pour le marché américain.
La Fédération nationale bovine s'insurge contre cet accord et rappelle que les normes de production et de transformation des viandes bovines canadiennes ne sont en rien comparables avec les standards imposés par Bruxelles pour les viandes européennes. Les consommateurs européens n?auront pas la même garantie de traçabilité et de sécurité alimentaire ..
Cela préfigure bien du marchandage actuel UE/USA :
Les ministres européens du commerce ne sont pas parvenus, vendredi 18 octobre, à se mettre d'accord pour autoriser la publication du mandat de négociations confié en juin à la Commission européenne pour parvenir à un accord de libre-échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis (classé Diffusion Restreinte). Le bon peuple n'a pas besoin de savoir ce qui se trame, il verra bien quand tout sera conclu.
"Ce vendredi, l'Union et l'Européenne et le Canada doivent"