Le mouvement de consolidation dans les jeux en ligne pourrait se mettre en place. Le groupe 888 (jeux de casino et poker en ligne) a confirmé ce matin "avoir eu des discussions préliminaires avec des tierces parties". La société précise par ailleurs dans son communiqué "qu'il n'y a pas de certitude que ces discussions aboutiront à une offre". 888 ne donne pas plus de précision sur ses discussions, ni sur l'identité de son partenaire.

Cette déclaration intervient après les révélations ce week-end, du Sunday Times qui annonçait un mariage entre 888 et le plus gros acteur du secteur dans le jeu en ligne, PartyGaming, numéro un mondial du poker sur le Web. La capitalisation boursière du nouvel ensemble serait de 1,6 milliard de livres (2,4 milliards d'euros).

Un tel rapprochement serait la conséquence d'une nouvelle loi aux Etats-Unis qui interdit la plupart des formes de paris en ligne. Début octobre, le Congrès a voté une loi qui interdit aux banques et aux sociétés qui émettent des cartes de crédit d'accepter des paiements sur les sites Internet de paris. Une législation qui est une catastrophe pour les acteurs du jeu en ligne: des sites comme PartyGaming, 888 ou encore SportingBet (paris sportifs), réalisent tous une part importante de leur chiffre d'affaires aux États-Unis. Ainsi au premier semestre, PartyGaming a généré 77% de son chiffre d'affaires outre-Atlantique. Cela a coûté cher à PartyGaming: la société, qui faisait partie des valeurs vedettes du Footsie 100, en a été exclue car le lendemain de cette annonce de la nouvelle loi américaine, elle a perdu en quelques heures la moitié de sa capitalisation boursière, soit 3,6 milliards d'euros.

Les acteurs du jeu sur le Web ont donc décidé de quitter les États-Unis, mais pour survivre, ils doivent aujourd'hui s'allier. Outre un éventuel rapprochement entre PartyGaming et 888, d'autres sociétés pourraient également songer à un mariage. Selon le Sunday Times, deux autres groupes réfléchissent à cette éventualité. Il s'agirait de SportingBet et de la société autrichienne de paris en ligne Bwin, dont les deux dirigeants ont été mis en examen en France le 18 septembre dernier pour infraction à la réglementation sur les jeux, le monopole dans l'Hexagone étant détenu par la Française des jeux et par le PMU.