Fusion en vue en Russie pour créer le n°1 mondial de l'aluminium

Les producteurs russes d'aluminium Sual et Rusal seraient sur le point de fusionner. Leur mariage, qui serait annoncé cet automne, créerait le numéro un mondial du secteur, selon le quotidien Kommersant.

Deux producteurs russes d'aluminium, Sual et Rusal, pourraient s'associer pour dominer le marché mondial. Les deux entreprises ont signé un projet de fusion début août et elles pourraient annoncer l'opération à la mi-octobre. Elles créeraient ainsi un monopole national et le numéro un mondial du secteur, révèle aujourd'hui le quotidien russe Kommersant. Rusal est le troisième producteur mondial d'aluminium derrière l'américain Alcoa et le canadien Alcan, et le premier producteur russe. Sual est le sixième au niveau mondial et le deuxième en Russie. Rusal a produit 2,7 millions de tonnes en 2005, Sual un peu plus d'un million de tonne. Tous deux ont pour ambition de multiplier par deux leur production d'ici à 2013. Ce rapprochement aurait reçu l'aval du président Poutine et ne devrait pas poser de problème aux autorités russes de la concurrence.

Pour donner des précisions sur cette éventuelle fusion, le quotidien Kommersant s'appuie sur le témoignage d'un partenaire de Viktor Vekselberg, qui est le premier actionnaire du groupe Sual avec une participation évaluée à 4,3 millions d'euros. Selon cette source Viktor Vekselberg, avec d'autres actionnaires de Sual, prendrait 25% de la nouvelle entité, tandis qu'Oleg Deripaska, propriétaire de Rusal, détiendrait la majorité du capital, 75%. Du côté des protagonistes, aucun porte-parole de Rusal n'était joignable pour commenter ces informations de Kommersant que l'on qualifie de "rumeurs" chez Sual, indique l'AFP.

Ce rapprochement serait en tous les cas, dans la logique de l'ambition affichée le 15 février par Viktor Vekselberg, le premier actionnaire de Sual, qui souhaitait trouver un investisseur stratégique d'ici l'été. À l'époque, une éventuelle alliance avec Rusal n'était pas exclue: "si elle nous apporte un avantage d'un point de vue commercial, pourquoi pas?", avait répondu Viktor Vekselberg, interrogé sur le sujet. Sual a annoncé par ailleurs en mars dernier qu'il allait investir 6 milliards de dollars pour moderniser et agrandir ses fonderies (un milliard en rénovation et 5 autres milliards pour la construction de nouvelles usines), l'objectif étant de doubler la capacité de production d'ici cinq à sept ans.

Les deux producteurs d'aluminium coopèrent déjà. Ils développent ensemble la mine de Komi Aluminium dans le nord-est de la Russie, pour un montant de 1,2 milliard de dollars (931 millions d'euros). Par ailleurs, ils sont complémentaires: Rusal est un client de Sual, qui est un gros producteur d'alumine, dont manque Rusal.

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