Suez contraint d'abandonner une partie de son nucléaire en Belgique

Dans le cadre de sa fusion avec GDF, Suez pourrait devoir céder une partie de ses activités nucléaires en Belgique. Les modalités de cette opération ainsi que le volume d'électricité concerné n'ont pas été fixés. Selon la chancellerie du Premier ministre belge, l'annonce d'un accord est imminente.

Pour Suez, la pilule serait dure à avaler. Embarqué dans son projet de fusion avec Gaz de France, le groupe spécialisé dans l'énergie et les services à l'environnement avait pendant longtemps insisté sur le fait qu'il ne céderait pas un pouce de terrain sur ses activités nucléaires en Belgique. Mais selon les informations publiées par Le Figaro, il se verrait contraint d'abandonner une partie de sa production, sous la pression du Premier ministre belge Guy Verhofstadt.

Interrogé par latribune.fr, Didier Seeuws, le porte-parole de la chancellerie du Premier ministre confirme que "des discussions sont bien en cours avec Suez" et que "le principe de la cession d'une tranche des activités nucléaires du groupe constitue le noeud des négociations". "Nous en sommes au stade final", a-t-il ajouté précisant que l'annonce d'un accord pourrait intervenir dès demain. De son côté, le groupe Suez se refuse à faire tout commentaire.

Depuis l'annonce du mariage des deux groupes en février dernier, les autorités belges n'ont jamais caché leur volonté de profiter de cette opération pour ouvrir leur marché de l'énergie, actuellement très peu concurrentiel, à de nouveaux acteurs. Le quotidien affirme que la maison mère d'Electrabel pourrait céder une tranche pouvant atteindre 900 mégawatts de puissance, mais les modalités de cette séparation ainsi que le volume n'ont toutefois pas encore été fixés.

Via Electrabel, Suez gère sept réacteurs nucléaires pour une puissance totale de 6.000 mégawatts, soit un peu plus de la moitié de ses capacités électriques en Belgique. Mais il ne s'agirait pas toutefois d'une cession pure, estime Le Figaro. Le groupe mettant un point d'honneur à récupérer en Europe ce qu'il cédera en Belgique, il devrait donc privilégier les échanges d'actifs aux ventes.

Les autorités françaises, belges et le patron de Suez, Gérard Mestrallet, sont par ailleurs tombés d'accord au cours du week-end dernier pour que l'Etat belge dispose d'une "golden share" dans le nouvel ensemble GDF-Suez. Cette action spécifique donnerait au gouvernement belge les mêmes droits que l'Etat français, c'est-à-dire le pouvoir d'opposer son veto à toute décision stratégique allant à l'encontre de ses intérêts nationaux.

Fin septembre, les deux groupes avaient transmis à la Commission européenne leurs propositions de remèdes aux problèmes de concurrence soulevés par leur projet de fusion. Et si d'importants compromis y sont évoqués dans le gaz notamment, aucune mention de la cession d'une partie des activités du groupe dans le nucléaire. Selon le ministre de l'Economie français, Thierry Breton, l'UE ne demandait pas une telle mesure.

En France, le principal écueil à la fusion des deux groupes a été levé par l'Assemblée nationale la semaine dernière, qui a adopté le principe de la privatisation de Gaz de France, au prix d'une âpre bataille parlementaire.

A la clôture, le cours de l'action Suez gagnait 0,26% à 34,77 euros.

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