British American Tobacco pèse sur les comptes de Richemont

Le groupe de luxe genevois affiche de solide résultat pour l'exercice 2005-2006 malgré une chute de son bénéfice net de 10% dû à des éléments exceptionnels découlant de sa participation dans British American Tobacco.

Le groupe suisse Richemont, numéro 2 mondial du luxe, propriétaire d'un portefeuille de marque prestigieuse allant de Cartier à Van Cleef en passant par Mont-Blanc et Chloé, a présenté ce matin ses résultats pour l'exercice 2005-2006 clos à fin mars. Le bénéfice net du groupe affiche une hausse de 36% à 1,130 milliard d'euros en 2005-2006 (hors éléments exceptionnels liés à BAT), contre 831 millions l'année précédente. Le résultat opérationnel (Ebit) s'est, lui, étoffé de 47% à 713 millions. Les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un bénéfice net de 1,144 milliard et un Ebit de 760 millions.

Cependant, le bénéfice net réel connaît une chute de 10% à 1,094 milliard d'euros pour 2005-2006 à cause d'éléments exceptionnels liés à la participation de Richemont dans le groupe BAT (British American Tobacco). En effet, outre son activité dans le luxe, Richemont détient une participation de presque 20% dans le groupe BAT. "Sans cet élément, le bénéfice net aurait augmenté de 36% à 1,13 milliard d'euros", relève Johan Rupert, le président du conseil d'administration et principal actionnaire de Richemont.

"L'année a été excellente pour Richemont", a ajouté Johan Rupert, qui relève que les ventes ont progressé de 17% à 4,3 milliards d'euros, soit un montant record pour le groupe, spécialisé dans la joaillerie et l'horlogerie. En conséquence, le groupe a décidé d'augmenter le dividende de 20% à 0,60 euro par action, et de verser en outre ultérieurement une deuxième rétribution aux actionnaires de 0,50 euro par titre.

Ce sont surtout les résultats des marques horlogères -Jaeger Lecoultre, IWC, Piaget, Lange und Soehne, Vacheron-Constantin...- qui ont déçu les marchés.
Le groupe a engagé une restructuration de ses deux marques à problèmes, soit Alfred Dunhill, qui souffre d'un manque d'identité, et le maroquinier Lancel. Pour Dunhill, Richemont a décidé de repositionner la marque, surtout en Chine, où le groupe vient d'acheter 30 magasins. Concernant Lancel, le groupe a confirmé son intention d'afficher un résultat équilibré cette année. En 2005-2006, les pertes de Lancel ont été divisées par 2 à 8 millions d'euros.

Dans le secteur joallerie, Cartier, le fer de lance de Richemont, a "bien performé", grâce à la réouverture de son magasin-phare, rue de la Paix, à Paris, et aux succès de ses nouvelles lignes, comme "Caresses d'orchidées" ou "Pascha". Dans le secteur horloger, les ventes ont progressé de 22%. Selon Johan Rupert, les marques IWC, Lange und Soehne et Vacheron ont particulièrement bien performé.

Pour l'exercice en cours, le groupe de luxe a annoncé que ses ventes ont augmenté de 18% au cours des deux premiers mois de 2006-2007, soit avril et mai. Tous les secteurs d'activités du groupe (horlogerie, joaillerie, maroquinerie) montrent une forte hausse de la demande, indique encore Richemont. Aucune indication n'a cependant été donnée quant à l'ensemble de l'exercice 2006-2007. Le groupe s'est refusé à donner une prévision de résultat, jugeant "impossible à ce stade de prévoir comment l'économie mondiale va se comporter pendant le restant de l'année ni quel pourrait en être l'impact sur le secteur des produits de luxe". Après avoir bénéficié d'une relative stabilité du marché des changes, le groupe "surveille étroitement" la récente hausse de l'euro par rapport au dollar.

A cette annonce, le titre plonge de 12% à 51,30 francs suisse en fin de séance.

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