Les banquiers assis sur une fortune en stock options

L'explosion des titres boursiers des banques de part et d'autre de l'Atlantique depuis 12 mois a augmenté de 25 milliards de dollars les plus-values potentielles des stock-options allouées aux banquiers. Au total, cette fortune globale s'élèverait à 100 milliards de dollars.

Selon les rapports annuels des 10 premières banques - Goldman Sachs, Lehman Brothers, Merrill Lynch, Deutsche Bank, Morgan Stanley, Citigroup, Bear Stearns, JP Morgan, Credit Suisse et UBS - épluchés par Financial News, la valeur des stock options détenues fin 2004 par le management a grimpé, atteignant ainsi 92 milliards de dollars fin 2005. Elargi à l'ensemble des autres banques, ce chiffre dépasse les 100 milliards de dollars...

Cette mesure peut toutefois varier en fonction des nouvelles attributions d'options, de l'exercice ou des ventes d'options au cours de l'année écoulée. Les banquiers bénéficient en outre d'autres types de rémunération.

Les titres des banques ont véritablement explosé l'année dernière aux Etats-Unis et en Europe, avec Lehman Brothers en tête (près de 50% de hausse), puis Credit Suisse (+40%) et UBS (+33%). Sur la base du prix d'exercice des options, les équipes de Lehman Brothers ont accumulé un gain virtuel de 5,3 milliards de dollars, devant Merrill Lynch (4,3 milliards de dollars) et Goldman Sachs (4 milliards de dollars).

Toutes les banques n'ont pas connu de telles évolutions boursières. Citigroup et JP Morgan n'ont bénéficié que d'une faible augmentation du cours, tandis que le titre Morgan Stanley, dans le contexte du remplacement de son président Philipp Purcell par John Mack, n'a pas évolué, laissant le profit des détenteurs de stock options stable à 1,5 milliard de dollars.

En Europe, c'est UBS qui a été le plus à la fête, les plus-values liées aux options augmentant de 4,5 milliards de dollars. Une source interne précise que l'évolution favorable du taux de change franc suisse dollar a participé à cette évolution, UBS étant une des rares banques européennes à rémunérer ses banquiers en dollars.

Les banques ont enregistré des résultats records en 2005 dans le contexte de la reprise de l'activité de fusions-acquisitions et des marchés actions, où les volumes sont au plus haut depuis 2000.

Patron de la recherche sur les banques européennes chez Fox-Pitt, Jon Peace rapporte : "l'excellente fin d'année des banques américaines devrait se retrouver dans les performances des banques européennes. Les activités de trading ont bien progressé et le M&A se porte très bien. Dans la plupart des cas, les PNB devraient battre des records".

Avec ABN Amro qui ouvrira le bal avant la fin du mois, les banques européennes s'apprêtent à publier leurs résultats : Deutsche Bank le 2 février, suivie par les banques françaises et suisses. Viendront ensuite les banques anglaises: Barclays Capital et Royal Bank of Scotland à la fin du mois de février et HSBC début mars.

Un banquier européen explique que l'augmentation des cours est de nature à compenser des bonus qui pourraient se révéler décevants. "Les bonus vont être bons, mais quelques banquiers qui possèdent des actions de leurs employeurs -anciens ou actuels- pourraient réaliser des profits très substantiels", assure-t-il.

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