EADS : l'A400M sur le point de voler de ses propres ailes

Les pays clients du gros porteur militaire se seraient enfin entendus sur le financement du surcoût. L'A400M pourrait enfin décoller.

Alléluia ! Ils ont mis le temps mais ils y sont tout de même parvenus. "Ils", ce sont les Etats européens clients du gros porteur militaire d?EADS qui se regardaient en chien de faïence et se tortillaient sur leur siège depuis plusieurs mois pour savoir s?il fallait ou non mettre la main au portefeuille pour payer les surcoûts de ce gigantesque programme. Du reste, avec la crise grecque, ils avaient peut-être d?autres chats à fouetter. Mais l?essentiel est là ? Enfin "semble être là". Car pour l?heure rien d?officiel. Juste des informations de presse selon lesquelles les sept pays clients se seraient engagés à régler 2 milliards sur la facture de 5,2 milliards de surcoût qui pèsent pour l?heure sur la carlingue de l?A400M. En outre, les trois "pays EADS" (France, Allemagne et Espagne) se seraient en plus engagés sur 1,5 milliard supplémentaires sous forme de garanties de crédit. Sur un total de 7,6 milliards de surcoûts identifiés depuis le départ, il ne resterait donc plus que 900 millions sachant que, outre les 2,4 milliards qu'il a déjà provisionnés, EADS a pris à sa charge 800 millions supplémentaires.

De toute évidence, on n?a pas applaudi la nouvelle chez EADS puisque le groupe se laisse le temps de la réflexion. Certes il resterait une manne à provisionner pour le géant européen de l?aéronautique et de la défense. Mais les enjeux de ce programme sont aussi lourds que le coucou militaire lui-même. Car EADS a structurellement un gros problème d?assiette avec un déséquilibre criant entre ses activités civiles et militaires avec un rapport de force de l?ordre de 80/20. Renforcer ses activités militaires lui permettrait ainsi de lisser les cycles aéronautiques auxquels il est si sensible. C?est d?ailleurs l?objectif principal de Louis Gallois de ramener sur les dix ans à venir à un rapport de 50/50. L?issue du financement des surcoûts, si elle s?avère heureuse pour toutes les parties, permettrait définitivement de faire décoller ce programme. Elle permettrait d?asseoir définitivement EADS dans le secteur de la défense. Le marché en est conscient et a bien accueilli l?information de ce matin puisque le titre s?est adjugé jusqu?à 1,99 % avant de réduire ses gains à 1,18 % actuellement.

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