Malgré la victoire d'Obama, Wall Street rechute après de nouvelles statistiques inquiétantes

L'élection présidentielle passée, les marchés américains sont fortement repartis à la baisse ce mercredi alors que l'indice ISM services a fortement chuté et que les destructions d'emplois dans le secteur privé ont grimpé. Le Dow Jones recule ainsi de 5,05% à 9.140 points, le Nasdaq perd 5,53% à 1.681 points et le S&P 500 cède 5,27% à 953 points.
Wall Street a déjà tourné la page de l'élection présidentielle et se focalise sur les mauvaises statistiques du jour

Difficile retour sur terre à Wall Street. Au lendemain de la victoire attendue de Barack Obama, les marchés américains sont nettement repartis à la baisse. Le triomphe du candidat démocrate, globalement plébiscité par les investisseurs pour son activisme durant la crise financière, avait en effet largement été anticipé par les opérateurs, provoquant un net rebond des indices new-yorkais mardi.

Mais ce mercredi, Wall Street a déjà tourné la page. Et ce sont les nouvelles statistiques inquiétantes qui focalisent l'attention. Le Dow Jones recule ainsi de 5,05% à 9.140 points, le Nasdaq perd 5,53% à 1.681 points et le S&P 500 cède 5,27% à 953 points.

Les marchés restent en effet toujours inquiets face à la situation économique mondiale alors que la récession se profile à l'horizon et que les entreprises licencient massivement pour faire face au ralentissement de l'activité. La nouvelle baisse des taux de la Réserve fédérale, qui devrait être suivie ce jeudi par la Banque centrale européenne et par la Banque d'Angleterre, ne suffit pas à rassurer les investisseurs.

D'autant que les chiffres américains du jour sont particulièrement mauvais. L'indice ISM des directeurs d'achats du secteur des services est ainsi tombé à 44,4 points en octobre, contre 50,2 points le mois précédant. Les analystes s'attendaient à une contraction moins marquée de l'activité du secteur, avec un indice à 47 points. Ce mauvais chiffre intervient deux jours après la baisse marquée de l'ISM manufacturier, au plus bas depuis septembre 1992 à 38,9 points.

Par ailleurs, l'étude mensuelle du cabinet d'études en ressources humaines ADP, 157.000 emplois ont été supprimés dans le privé en octobre, accentuant la tendance à la contraction du marché du travail observée sans interruption depuis dix mois. Il s'agit par ailleurs du plus fort niveau de suppressions de potes depuis novembre 2002. Les analystes tablaient sur "seulement" 100.000 destructions d'emplois en moins dans le secteur privé.

Du côté des valeurs, le secteur financier est à la peine. les rehausseurs de crédit Ambac et MBIA s'effondrent après la publication de leurs résultats trimestriels. Ils plongent respectivement de 40,88% à 2,01 dollars et de 21,99% à 8,16 dollars. Les deux groupes ont creusé leurs pertes entre juillet et septembre, toujours pénalisés par des provisions et des dépréciations d'actifs liées au marché hypothécaire. Les pertes s'élèvent à 2,43 milliards de dollars pour Ambac et à 806 millions pour MBIA.

American International Group (AIG) cède 14,11% à 2,07 dollars alors qu'un actionnaire de l'ancien premier assureur mondial a porté plainte devant un tribunal du Delaware. Il estime que le groupe a violé une loi de cet Etat en refusant que ses actionnaires votent sur les points clés du plan de sauvetage mis en place par les autorités américaines. Celui-ci prévoyait l'octroi d'un prêt-relais de 85 milliards de dollars en échange de 79,9% du capital.

Les banques sont également en forte baisse. Citigroup chute de 13,96% à 12,63 dollars, JPMorgan recule de 7% à 39,22 dollars, Bank of America cède 11,33% à 21,75 dollars et Wells Fargo abandonne 8,89% à 31,68 dollars. Les banques d'affaires ne font pas mieux. Goldman Sachs perd ainsi 7,97% à 87,43 dollars, Morgan Stanley baisse de 9,74% à 17,06 dollars et Merrill Lynch accuse un repli de 11,86% à 17,62 dollars.

Les valeurs technologiques sont elles aussi dans le rouge, pénalisées par les menaces de récession économique alors que le secteur serait particulièrement touché par une nouvelle aggravation de la conjoncture. Apple recule de 6,93% à 103,30 dollars, Intel perd 6,58% à 15,06 dollars, Hewlett-Packard abandonne 5,20% à 36,25 dollars et Oracle baisse de 5,71% à 17,82 dollars.

Google recule de 6,73% à 342,24 dollars. Le leader mondial de la recherche sur Internet a dû renoncer à son partenariat publicitaire avec Yahoo alors que les autorités américaines de la concurrence n'ont pas approuvé leur projet modifié, pourtant moins ambitieux que le texte initial. De quoi relancer les spéculations sur une nouvelle offre de Microsoft sur Yahoo, que le numéro un mondial des logiciels a déjà tenté en vain de racheter. Le portail californien en profite pour regagner 4,27% ce mercredi à 13,92 dollars. Microsoft perd de son côté 6,16% à 22,08 dollars.

Time Warner perd 6,28% à 10,15 dollars. Le groupe américain de médias a dégagé un bénéfice net de 1,1 milliard de dollars au troisième trimestre. A périmètre comparable, il ressort à 30 cents par action, là où les analystes attendaient 27 cents. Le groupe est toujours pénalisé par sa filiale Internet AOL, dont le chiffre d'affaires a chuté de 17% sur la période. En raison de coûts de restructuration plus importantes et d'un "environnement économique difficile", Time Warner a par ailleurs abaissé ses prévisions 2008 de bénéfice par action, tablant un BPA compris entre de 1,04 à 1,07 dollar, contre une précédente fourchette allant de 1,07 à 1,11 dollar.

Enfin, Verizon Communications cède 5,43% à 30,84 dollars. La Federal Communications Commission a approuvé mardi le rachat d'Alltel par sa filiale Verizon Wireless, pour un montant de 28,1 milliards de dollars. Grâce à cette opération, le groupe devient le leader américain de la téléphonie sans fil, devant son rival AT&T. La fusion devrait être conclue avant la fin de l'année et devrait permettre de dégager plus de 1,5 milliard de dollars de synergies par an.

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