Wall Street chute au plus bas depuis février, déçue par les chiffres de l'emploi

Les places américaines ont nettement reculé ce vendredi alors que le nombre de créations nettes d'emploi aux Etats-Unis a été moins important qu'espéré et que la situation financière de la Hongrie inquiète.

Après deux séances de hausse, Wall Street est nettement repartie à la baisse ce vendredi. Les indices new-yorkais ont été victimes des chiffres décevants du marché de l'emploi américain. D'autant que les déclarations de Barack Obama, promettant mercredi soir des chiffres "solides", avaient renforcé les espérances des investisseurs. Ces derniers s'inquiètent également de la situation financière de la Hongrie, qui a ajouté son nom à la liste des pays jugés menacés d'un défaut sur leur dette.

A la clôture, le Dow Jones recule de 3,16% à 9.931 points, son plus bas niveau en fin de journée depuis le 8 février dernier. Le Nasdaq chute de 3,64% à 2.219 points et le S&P 500 cède 3,44% à 1.065 points.

Sur le front des statistiques, la première économie mondiale a enregistré 431.000 créations nettes de postes. Il s'agit du plus important solde positif depuis le mois de mars 2000. Mais 95% des emplois créés le mois passé (soit 411.000) sont des postes temporaires liés au recensement décennal qui a lieu cette année outre-Atlantique. Le secteur privé n'a pour sa part créé que 41.000 postes de plus qu'il en a détruit en mai. Une faiblesse que n'avaient pas anticipé les économistes. Ils misaient, en moyenne, sur 190.000 créations nettes dans le privé et 513.000 au total. Le taux de chômage a pour sa part reculé de 0,2 point en mai, passant de 9,9% à 9,7% de la population active. Le consensus s'élevait à 9,8%.

Du côté des valeurs, les valeurs pétrolières sont pénalisées par la forte baisse des cours du pétrole, qui ont chuté de trois dollars sur le New York Mercantile Exchange. Exxon Mobil perd 3,15% à 59,62 dollars, Chevron laisse 3,56% à 71,28 dollars et ConocoPhillips se replie de 3,69% à 50,06 dolllars. Transocean abandonne 1,78% à 50,20 dollars, après avoir bondi de près de 6% a veille. Le groupe de services parapétroliers avait profité du succès de l'opération de colmatage de la fuite de la plateforme Deepwater Horizon, exploitée par le britannique BP mais dont il est propriétaire.

Comme leurs homologues européennes, les grandes banques américaines sont victimes des rumeurs d'exposition de Société Générale sur les produits dérivés. Un signal potentiel de plus de la fragilité du secteur. Bank of America chute de 2,91% à 15,35 dollars, JPMorgan abandonne 3,45% à 37,75 dollars et Citigroup perd 4,04% à 3,80 dollars. Les banques d'affaires Goldman Sachs et Morgan Stanley cèdent respectivement 1,14% à 142,40 dollars et 3,20% à 25,99 dollars.

Toujours sur le secteur financier, AIG cède 1,28% à 34,75 dollars, toujours sur fond d'incertitude sur le sort de sa filiale asiatique d'assurance-vie AIA. Cette dernière pourrait être introduite en Bourse après l'échec de son rachat par le britannique Prudential pour près de 36 milliards de dollars. Mais Robert Benmosche, le directeur général de l'assureur, a demandé à son conseil d'administration un délai pour étudier d'autres options.

McDonald's recule de 1,69% à 66,70 dollars. La première chaîne mondiale de restauration rapide a annoncé ce vendredi qu'ellle rappelait 12 millions de verres décorés à l'effigie de Shrek aux Etats-Unis. La peinture utilisée contient du cadmium, un produit qui présente un risque pour la santé. Si l'impact financier devrait être quasiment nul pour le géant américain, les retombées en terme d'image de marque auprès des familles, une cible privilégiée de McDonald's, pourrait impacter son activité.

Wal-Mart abandonne 2,55% à 50,40 dollars malgré l'annonce d'un important programme de rachat d'actions, portant sur 15 milliards de dollars. Un montant qui décoit les investisseurs. Le premier distributeur mondial avait déjà lancé un programme d'un tel ampleur en juin 2009, qui lui a permis de récupérer pour 10 milliards de dollars de ses propres actions. En outre, le groupe a indiqué qu'il entendait créer 500.000 emplois dans le monde au cours des cinq prochaines années.

Parmi les rares hausses, AOL s'adjuge 1,33% à 21,28 dollars. Le titre du portail Internet est porté par des rumeurs d'un possible rachat par Microsoft, qui chute de 4,02% à 25,78 dollars. Racheté à prix d'or par Time Warner en 2000, AOL a retrouvé son indépendance et fait son retour en Bourse en décembre 2009. Le groupe prévoit de supprimer 2.500 postes, soit un tiers de ses effectifs, afin d'économiser 300 millions de dollars. Sa capitalisation boursière est actuellement de 2,3 milliards de dollars.

Enfin, US Steel chute de 7,27% à 41,99 dollars, victime des commentaires de Goldman Sachs. L'intermédiaire a retiré le sidérurgiste américain de sa liste des valeurs préférées à l'achat ("convention buy list"), mettant en avant les inquiétudes sur la croissance européenne et sur la demande chinoise. Goldman Sachs maintient cependant sa recommandation à l'"achat" sur le titre, avec un objectif de cours de 73 dollars.

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