Marée noire : le naufrage boursier se poursuit pour BP

Le titre du groupe pétrolier britannique est de nouveau attaqué à la Bourse de Londres comme à Wall Street. Selon de nouvelles rumeurs, le coût de la marée noire dans le Golfe du Mexique pourrait mettre en péril l'existence même du groupe britannique.

Le titre du groupe pétrolier BP a de nouveau chuté en Bourse ce jeudi, malgré les propos rassurants du géant pétrolier. A la Bourse de Londres, l'action reculait de 6,65% à la clôture après avoir chuté de 15% dans les premiers échanges. Le cours de BP répliquait ainsi presque à l'identique sa performance de la veille à la Bourse de New York, où il a chuté de 15,80%, tombant à son plus bas niveau depuis 14 ans.

Depuis le déclenchement de la gigantesque marée noire dans le Golfe du Mexique en avril dernier, BP doit faire face à un véritable naufrage boursier. L'action du groupe pétrolier s'est effondrée de 40% en trois mois, soit un tiers de la capitalisation du groupe partie en fumée. Le 1er juin dernier, à la Bourse de Londres, le titre du groupe pétrolier avait déjà chuté de 13% après l'échec de la tentative d'endiguement de la marée noire.

Cette fois, la chute du titre se poursuit sur de nouvelles rumeurs concernant carrément la faillite du groupe BP. Les analystes ne redoutent que le coût de la marée noire dans le Golfe du Mexique ne viennent remettre en péril l'existence même du groupe britannique.

Selon Markit, le coût de la protection à cinq ans contre un défaut du groupe pétrolier sur sa dette (Credit Default Swaps) a augmenté de 140 points de base (pdb), pour atteindre 520 pdb. En deux jours les CDS se sont creusés de 250 pdb, d'après des traders. Le 31 mai dernier les CDS à cinq ans de BP était de 101,79 pdb.

L'ensemble du secteur sous pression

De son côté, BP s'est voulu rassurant. Il a indiqué disposer de la flexibilité financière pour faire face aux coûts liés à la marée noire dans le Golfe du Mexique. Un coût qui s'alourdit néanmoins de jour en jour. Jusqu'à présent la facture liée aux conséquences de l'explosion le 20 avril dernier d'une plate-forme aux larges des côtes américaines s'élève à environ 1,43 milliard de dollars (1,2 milliard d'euros). Et BP estime qu'il lui est impossible d'estimer le coût final de la catastrophe.

Sans aller jusqu'à l'hypothèse de la faillite, les analystes estiment que le groupe pétrolier pourrait devoir suspendre le versement d'un dividende en raison du coût de la marée noire. Et ce d'autant plus que la pression augmente pour le groupe britannique. Mercredi, le Président américain, Barack Obama a lancé au géant pétrolier un ultimatum. Il lui laisse trois jours pour colmater la fuite responsable de la marée noire dans le Golfe du Mexique.

Dans le sillage de cette catastrophe, c'est l'ensemble du secteur pétrolier et parapétrolier mondial qui tremble. A la Bourse de Paris, Technip (-0,37% à 48,66 euros) et Total (-0,41% à 38,26 euros) sont passés à côté du rebond du CAC 40 ce jeudi.

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