Wall Street est très nettement repartie à la baisse ce mardi, pénalisée notamment par l'annonce surprise du relèvement d'un quart de point des taux de dépôt et de prêt à un an par la Banque populaire de Chine, une première par son ampleur depuis décembre 2007. La tendance baissière constatée à l'ouverture s'est brusquement accélérée après la mi-séance, suite à un rapport estimant que Bank of America pourrait être contrainte de racheter jusqu'à 47 milliards de dollars de crédits hypothécaires en raison d'irrégularités.

A la clôture, le Dow Jones perd 1,48% à 10.979 points, repassant en-dessous de la barre des 11.000 points pour la première fois depuis le 12 octobre. Le Nasdaq recule de 1,76% à 2.437 points et le S&P 500 cède 1,59% à 1.166 points.

Sur le front des statistiques, les mises en chantier de logements ont atteint un plus haut de cinq mois en septembre à 610.000 unités (en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières). Un niveau nettement supérieur aux attentes des analystes, qui les estimaient à 580.000 unités. Les nouveaux permis de construire ont en revanche nettement reculé. Ils ont chuté de 5,6% à 539.000 unités le mois dernier après une hausse de 2,1% en août. Les économistes tablaient sur 565.000 permis.

Du côté des valeurs, Bank of America rechute de 4,38% à 11,80 dollars. La première banque américaine est à nouveau victime des inquiétudes sur les conséquences des saisies immobilières irrégulières. Selon Bloomberg, la Réserve fédérale de New York et les fonds PIMCO et BlackRock pourraient réclamer le rachat de 47 milliards de dollars de crédits hypothécaires. Par ailleurs, la première banque américaine a publié une perte nette de 7,3 milliards de dollars au troisième trimestre, en raison d'une charge de 10,4 milliards liée à la dépréciation de son activité de cartes de crédit. Sans cette dernière, Bank of America affiche un bénéfice par action de 27 cents, contre seulement 16 cents escomptés par les investisseurs.

Dans son sillage, Citigroup recule de 2,64% à 4,06 dollars, JPMorgan cède 1,34% à 37,69 dollars et Wells Fargo, qui publiera ses résultats ce mercredi, perd 1,29% à 24,55 dollars. A l'opposé, Goldman Sachs grimpe de 1,96% à 156,72 dollars. La première banque américaine d'investissements a certes accusé un repli de 40% de ses profits sur la période mais les marchés s'attendaient à pire. Le bénéfice net est ressorti à 1,9 million de dollars, soit 2,98 dollars par action. Le consensus ne s'élevait qu'à 2,32 dollars. Son produit net bancaire, l'équivalent du chiffre d'affaires, a reculé de 28% sur le trimestre (8,9 milliards de dollars).

Apple abandonne 2,67% à 309,50 dollars suite à la publication de ses résultats mardi soir. Le groupe à la pomme a pourtant nettement dépassé les prévisions des investisseurs, avec un bénéfice net de 4,3 milliards de dollars (ce qui représente un bond de 70% sur un an) et des ventes de 20,3 milliards. Par action, son bénéfice net s'élève à 4,64 dollars là où le consensus ne misait que sur 4,08 dollars. Les analystes escomptaient par ailleurs sur un chiffre d'affaires de 18,9 millions de dollars. Mais sa marge brute a reculé à 36,8%, contre 38,2% anticipé par les marchés. En outre, les ventes d'iPad ont déçu (4,2 millions contre 4,8 millions escomptés).

Enfin, IBM termine en baisse de 3,36% à 138,03 dollars. Le groupe informatique a lui aussi fait mieux que prévu au troisième trimestre. Il a enregistré un bénéfice net de 3,6 milliards sur la période. Cela représente 2,82 dollars, soit 7 cents de mieux que les attentes. Le chiffre d'affaires du groupe a pour sa part progressé de 3%, à 24,3 milliards de dollars, contre un consensus de 24,1 milliards de dollars. Et, IBM a relevé ses perspectives de résultats annuels de résultats. Mais les investisseurs réagissent à la troisième baisse consécutive des signatures de nouveaux contrats de services, qui représentent une partie des revenus futurs.