"Ne comptez pas dessus !". Dans une note à ses clients, la société de gestion et d'analyse financière Bespoke Investment a tenu à tordre le coup à une rumeur circulant actuellement à Wall Street : non, estiment ses responsables, Apple n'intégrera pas le DJIA (Dow Jones Industrial Index). Compte tenu de son poids économique et de sa capitalisation boursière (384 milliards de dollars), la firme de Cupertino, Californie, ne mérite-t-elle pourtant pas de faire partie elle aussi du Dow Jones, un des indices boursiers les plus célèbres et les plus vieux au monde ?

Dow Jones Industrial Apple !

Bien sûr, écrivent en substance les responsables de Bespoke Investment. Mais ceux-ci rappellent que la valeur du DJIA est calculée en fonction du prix des actions le composant et non des capitalisations. Or, le titre Apple, qui s'est envolé de 28,2% depuis le début 2011 en dépit de la tempête qu'essuient les marchés financiers, s'inscrit à 413,45 dollars. "Si le titre intégrait l'indice sans que soit effectuée une division du nominal ("split"), il y occuperait un poids disproportionné" : 22%, selon les calculs de Bespoke Investment. Du coup, "l'indice mériterait d'être renommé Dow Jones Industrial Apple !", préviennent les analystes du cabinet basé à Harrison, dans l'Etat de New York. Le pétrolier Exxon avec qui Apple se dispute le rang de première capitalisation boursière mondiale est membre du DJIA, mais son action vaut 74 dollars.

IBM deviendrait moins important

Les analystes de Bespoke se sont prêtés à un exercice : en remplaçant dans le DJIA l'action du groupe agroalimentaire Kraft Foods par celle d'Apple, un autre géant de la "high tech" américaine, IBM, verrait son poids dans l'indice mécaniquement descendre à 9,2% contre 11,6% actuellement. Son action a fini à 173,13 dollars à New York mardi soir. Contacté par Latribune.fr, Barbara Mahe, responsable des relations publiques de Dow Jones Indexes pour l'Europe, n'a pas souhaité commenter les rumeurs inhérentes à une éventuelle entrée d'Apple dans le DJIA, ni son impact potentiel. (retrouvez la liste des géants américains composant le DJIA et la méthodologie employée pour calculer l'indice).

Le mastodonte du Nasdaq 100

Entre l'annonce en 1997, par le quotidien The San Francisco Chronicle d'un retour à la barre de Steve Jobs et sa démission le mois dernier, le prix de l'action du groupe a été multiplié par 91. Voilà pourquoi l'opérateur boursier Nasdaq OMX, s'appuyant sur une règle de 1998 visant à limiter la prépondérance de titans de la high-tech, a décidé de ramener artificiellement la part occupée par Apple dans l'indice Nasdaq 100 à 12,33%. Il est vrai qu'à 20,5% le fabriquant du iPad y faisait office de véritable mastodonte.