Ce que prédisaient les cycles pour 2011

Le retournement boursier de cet été a surpris tous les experts, à l'exception peut-être de ceux qui avaient examiné les différentes théories des cycles sur les marchés ...
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Et si la théorie des cycles en Bourse avait raison ? La question se pose au regard des turbulences actuelles des marchés d'actions - rappelons que le CAC40 décroche de 22% depuis le début de l'année - et de ce que prédisaient les différents cycles pour cette année 2011.

Première théorie, celle du cycle économique. "Dans tous les cycles économiques des 35 dernières années, l'année de sortie de récession s'est accompagnée de solides performances boursières" sur les marchés américains, explique le courtier CMC Markets. 2009 n'a pas fait exception avec une performance sur l'année de + 23,45 % pour le S&P 500.

En revanche, les deux années qui suivent délivrent généralement des performances limitées à un chiffre. Or, cela ne s'est pas vérifié en 2010 (+ 12,78 % pour le S&P 500), ni de la même façon en 1976. Si l'on prend en exemple ce dernier cas de figure, l'année 1977 s'était traduite par une baisse marquée de l'indice américain. Rien de bon augure déjà donc pour 2011.

Deuxième théorie, celle du cycle présidentiel. Selon cette hypothèse, la troisième année suivant l'élection du président américain (2008 pour Barack Obama) fait apparaître depuis 1927 des performances boursières positives à deux chiffres dans 85 % des cas. Cela se vérifie toutefois quand l'année précédente a enregistré des plus-bas de marché, ce qui n'a pas été le cas en 2010.

"Dans ce cas, l'absence de correction crée des déséquilibres qui risquent de dégénérer en problèmes plus graves ", décrypte CMC Markets. Et de citer l'exemple de 1986, deux ans après l'élection de Reagan, qui avait été suivi par le krach boursier de 1987 ! Autant dire que l'année 2011 était là aussi loin d'être placée sous de bons auspices ... Sachant en outre, à titre plus anecdotique, que l'année 1987 était, selon le calendrier chinois, une année du lapin. Tout comme 2011.

"Sell in may and go away". Au-delà de la théorie des cycles, certains adages boursiers peuvent parfois aussi faire sens. Selon le fameux "Sell in may and go away", celui qui déciderait d'investir pendant les mois les plus froids et se reposerait pendant les mois d'été, verrait son investissement progresser significativement plus vite que celui qui ferait l'inverse.

Une étude réalisée sur le Dow Jones depuis 1950 par the Stock Trader's Almanac montre ainsi que 10 000 dollars investis pendant les 6 "meilleurs mois" (novembre à avril) sur l'indice, puis basculés en monétaire pendant les 6 "mauvais mois" (mai à octobre) auraient augmenté pour atteindre ... 544.323 dollars ! A l'inverse, le même investissement de 10 000 dollars sur les "mauvais mois" basculé en monétaire durant les "6 bons mois", et sur la même période, auraient abouti à une perte de 272 dollars !

Cette année, l'investisseur qui aurait pris soin d'agir dans ce sens aurait eu tout bon. Il suffit de voir que le CAC40 a progressé de 4,5% entre novembre 2010 et avril 2011, et chuter de 26% entre mai dernier et ce mercredi 5 octobre.

"Octobre noir" Est-ce à dire dès lors que la fin d'année pourrait être plus favorable ? On parle d'ailleurs souvent en Bourse de rally de fin d'année. Mais il faudra d'abord passer par le mois d'octobre qui ramène souvent les investisseurs face à leurs vieux démons. Et de citer les "octobre noir" de 1929, 1987 (-9,7% pour le CAC40) ou encore de 2008 (-10,8%). Même si au-delà de ce facteur psychologique, octobre est statistiquement un mois haussier depuis 2000 pour le CAC40.

L'effet janvier Tout les cycles ne se vérifient toutefois pas. La théorie de l'"effet janvier", selon laquelle la tendance enregistrée lors de ce mois serait la même que celle constatée sur l'ensemble de l'année, n'a pas du tout fonctionné cette année, le CAC40 ayant entamé 2011 sur une hausse mensuelle de 2,8%. CMC Markets fait d'ailleurs remarquer que ce baromètre a perdu de sa pertinence depuis les années 2000, avec un taux de vérification tombé à 60 % contre 83 % auparavant.

Quid de 2012 ? On le voit, les prévisions des cycles pour 2011 faisaient ressortir, déjà en janvier, une année boursière difficile. Peut-on en tirer des leçons pour 2012 ?

Comme nous le soulignions précédemment, la théorie des cycles économiques prédisait, sur la base des observations réalisées en 1977, un mauvais sort à l'année 2011. L'année 1978 a en revanche vu l'indice progresser de 2,78%. De quoi espérer un peu de mieux pour 2012.

Concernant le cycle présidentiel, l'année prochaine sera particulière car marquée par des élections importantes en France, en Allemagne et aux Etats-Unis. Si l'on se réfère à l'historique du CAC40 lors des années d'élection présidentielle, il est néanmoins difficile d'en tirer des conclusions. En 2007, l'indice parisien avait progressé de 1,3% mais chuté de 33,75% en 2002 (en plein éclatement de la bulle internet). En 1995, l'indice parisien avait stagné (-0,49%) mais s'était envolé de 58% en 1988 !

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Commentaires 6
à écrit le 29/11/2011 à 10:07
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Il existe pourtant différentes études sur les cycles, les vagues d'Elliott pour la Bourse, Kontratief pour l'économie, par exemple, pourquoi ne pas les citer et en donner une interprétation actualisée ? Cet article est désespérément vide !

à écrit le 27/10/2011 à 12:59
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La démographie,la mondialisation,la géopolitique,nécessite en ces temps de confusion extréme,d'attendre de voir les politiques enfin efficaces. Les réserves financiéres sont et resteront importantes sans des positions Etatiques fortes. Il est certa...

à écrit le 11/10/2011 à 22:22
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Dans les cycles il y'a celui d'Amstrong qui déduisait pendant l'été 2011 un plus bas suivant le dernier plus haut début 2007, et un nouveau plus haut fin 2015. la chute actuelle des marchés a surtout en raison la fin du QE américain, la bourse retomb...

à écrit le 06/10/2011 à 6:41
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Oui il existe des cycles prédictionnels. Lire le livre : L'Anarchie Finançière Mondiale : paru aux Editions Edifree sur Internet.

à écrit le 05/10/2011 à 19:05
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Il est souvent possible de trouver, après les évènements, parmi toutes les "théories" existantes, une "théorie" qui aurait prédit ce qui s'est passé. Mais cela ne veut en aucun cas dire que cette explication fonctionnera encore à l'avenir. Cette faço...

le 07/10/2011 à 3:14
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Tout à fait d'accord. Et encore on n'a pas ressorti la vague d'Eliott. C'est pourquoi en matière de cycles je préfère le vélo.

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