Le contrat à terme sur le CAC 40 grappillait 0,10% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance. La veille, il avait lâché 0,29% à 3.042,76 points, après avoir pourtant démarré la séance en forte hausse. L'optimisme après l'annonce du plan d'aide aux banques espagnoles a rapidement fait place au doute sur sa mise en place. De son côté, Wall Street a terminé en nette baisse. Le Dow Jones a cédé 1,14% et le Nasdaq 1,70%.

Le marché parisien se dirigeait vers une ouverture sans relief, d'autant que les places boursières asiatiques étaient mal orientées. "Comme c'est souvent le cas, pour ce qui concerne la "ligne de crédit" proposée à l'Espagne, le diable est dans les détails", explique Cameron Peacock, analyste chez IG Markets. "L'incertitude que le plan engendre a un effet négatif sur les marchés en dépit du fait que ce soit une bonne nouvelle en soi", ajoute l'analyste. L'Espagne a conclu samedi avec ses partenaires européens un accord sur un plan d'aide aux banques espagnoles, en grande difficulté, pouvant aller jusqu'à 100 milliards d'euros. "De nombreux aspects du plan de sauvetage espagnol doivent encore être clarifiés", comme le taux et les montants, souligne Frederik Ducrozet, économiste chez Crédit Agricole CIB. Une autre question porte sur le fait de savoir qui du FESF (Fonds de secours de la zone euro) ou du MES (Mécanisme européen de stabilité, qui doit entrer en vigueur début juillet) aidera les banques du pays. M. Ducrozet rappelle que contrairement au FESF, les prêts du MES sont dits "seniors" c'est-à-dire qu'ils seraient remboursé en priorité et au détriment des autres créanciers, un scénario qui peut entretenir les craintes du marché étant donné que les investisseurs privés se verraient reléguer derrière le MES.

En l'absence d'indicateurs majeurs au programme mardi, les investisseurs surveilleront de près le marché obligataire où les taux espagnols et italiens sont montés en flèche la veille. L'Italie, dont le taux à 10 ans est repassé au-dessus des 6% lundi, pourrait être considérée par certains opérateurs comme la prochaine cible en zone euro. Les marchés gardent enfin à l'esprit la tenue dimanche des élections en Grèce, un scrutin à haut risque dont l'issue pourrait relancer les craintes d'une sortie du pays de la zone euro. "Cette échéance représente une autre étape décisive pour le maintien de la Grèce dans la zone euro et le sort de la région elle-même. La semaine s'annonce encore volatile", selon l'analyste chez IG Markets. Athènes doit procéder mardi vers 11H00 à une émission de titres obligataire à échéance six mois pour 1,250 milliard d'euros.

VALEURS A SUIVRE

Les valeurs bancaires, BNP PARIBAS, CREDIT AGRICOLE et SOCIETE GENERALE, seront suivies après avoir reculé la veille, en raison des interrogations sur le plan espagnol.

EADS: l'Espagne, confrontée à de graves problèmes budgétaires, cherche à étaler le paiement des 24 hélicoptères militaires Tigre qu'elle a commandés au constructeur aéronautique européen, affirme le quotidien Les Echos de mardi, en citant des sources concordantes.

FRANCE TELECOM a annoncé lundi avoir emprunté lors d'une émission obligataire de 1 milliard d'euros à 3% sur 10 ans.

LAFARGE a indiqué mardi miser sur au moins 1,75 milliard d'euros de résultat brut d'exploitation additionnel entre 2012 et 2015, notamment grâce à 1,3 milliard d'euros de réductions de coûts.

SANOFI a annoncé les résultats d'un essai clinique qui "montrent que (son insuline) Lantus n'a pas eu d'impact positif ou négatif statistiquement significatif sur les résultats cardiovasculaires comparativement au traitement de référence".

Genzyme, filiale du groupe pharmaceutique français, a en outre déposé des demandes d'autorisation de mise sur le marché aux Etats-Unis et en Europe pour son traitement contre la sclérose en plaques Lemtrada.

EOS IMAGING, entrée en Bourse en févier, a annoncé lundi la signature d'un contrat exclusif de distribution avec QST Group, un spécialiste de la distribution d'équipements médicaux basé à Singapour.

INTRASENSE, qui s'est introduite en Bourse en février, a annoncé lundi des déploiements de ses plateformes multimodalités Myrian en Russie et au Japon grâce à des accords passés avec des partenaires dans ces pays.

LAGARDERE a confirmé ses prévisions de résultats pour l'exercice en cours, en dépit d'un plus grand pessimisme sur l'évolution du marché de la publicité.

PLASTIVALOIRE craint devoir ralentir ses cadences en fin d'année mais espère malgré tout maintenir sa rentabilité de l'exercice à ses niveaux du premier semestre.

REMY COINTREAU a annoncé mardi un bond de 57% de son bénéfice net à 110,8 millions d'euros au terme d'un exercice 2011-2012 meilleur qu'attendu, grâce à ses ventes de cognac et à ses bonnes performances dans la zone Asie.