Taux : plafonds annuels débordés, 4,50% testé sur T-Bonds US

(CercleFinance.com) - Un basculement s'ébauche ce jeudi avec des rendements obligataires qui crèvent tous les plafonds, non seulement sur 2023 mais depuis décembre 2011/janvier 2012 (et 3,36% correspond par exemple au plancher de décembre 2008 pour nos OAT).

La vague de tension s'est amorcée mercredi soir peu après la conférence de presse de Jerome Powell qui a confirmé que la Réserve fédérale américaine penche pour un maintien des taux au-delà de 5% d'ici fin 2024.

Pour les optimistes qui espèrent toujours un 'pivot' dès la mi-2024, ou au début de l'automne 2024, la FED annonce une révision à la baisse des prix anticipés à 2,6% contre 3,7% fin 2024.

Mais Jerome Powell a aussi réitéré sa confiance dans la solidité de l'économie américaine et fortement revu la croissance du PIB en 2023 de +1 à +2,1%, refroidissant ainsi les espoirs de baisses de taux sous 5% l'an prochain, surtout si une flambée du baril vers 100$ vient relancer les anticipations inflationnistes.

Cette semaine est dense en actualités 'banques centrales' : ce jeudi,

la BoE (Banque d'Angleterre) a confirmé le maintien du loyer de l'argent à 5,25% (par 5 vois contre 4... un taux de 5,50% risquait d'entraîner l'économie britannique dans une récession) mais les 'Gilts' se tendent de +6Pts vers 4,33%.

La BNS (banque National suisse) a maintenu elle aussi son taux directeur à 1,75%.

Et ce vendredi, ce sera au tour de la BoJ (Bank of Japan) de délivrer sa feuille de route : le taux actuel de 0,75% devrait être maintenu mais les investisseurs s'attendent à ce que les 1% fassent partie des plans pour la prochaine réunion (le '10 ans' japonais stagne cependant vers 0,74%) alors que le Yen teste des planchers face au Dollar, vers 148/148,50.

Pour en revenir au compartiment obligataire, européen, des plafonds annuels ont été pulvérisés en séance avec +8Pts sur nos OAT à 3,324Pts et 3,28% ce Rendement record également sur les Bunds qui affichaient également +7Pts à 2,778% et 2,74% ce soir (+3,7Pts), les BTP italiens se tendent de +8,5Pts à 4,54% (4,582% au plus haut).

Niveaux records également sur le T-Bond 2033 qui a tutoyé les 4,50% avec un zénith à 4,495% (et 4,475% ce soir).

A noter ce nouveau record pour les taux hypothécaire US qui culminent à 7,60% pour la première fois depuis l'an 2000.

Côté chiffres, Wall Street a pris connaissance de l'indice de l'indice 'Philly FED' et des inscriptions aux allocations chômage et les indicateurs avancés du Conference Board

L'activité manufacturière rechute lourdement dans la région de Philadelphie en septembre, de +12 le mois dernier à -13,5 ce mois-ci, retrouvant ainsi son niveau de juillet.

Il s'agit de la 14e contraction au cours des 16 derniers mois'... et les nouvelles commandes et des livraisons ont également diminué, s'établissant respectivement à -10,2 et -3,2 en septembre.

Les entreprises ont continué de faire état d'augmentations globales des prix et d'une baisse globale de l'emploi, mais les indices futurs de l'enquête se sont améliorés, ce qui suggère des attentes de croissance plus répandues pour les six prochains mois.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont diminué de -20.000 à 201.000 la semaine dernière aux Etats-Unis, contrairement aux attentes, reflétant une nouvelle fois la vigueur du marché américain de l'emploi.

Autre donnée très suivie, la moyenne mobile sur quatre semaines - qui reflète mieux la tendance de fond sur le marché du travail - a également baissé de 7.750 à 217.000.

Les ventes de logements anciens aux Etats-Unis se sont tassées de 0,7% le mois dernier par rapport à juillet, à 4,04 millions en rythme annualisé CVS, selon la fédération nationale des agents immobiliers (NAR).

Mais prix de vente médian continue d'augmenter : il a atteint 407.100 dollars, en progression de 3,9% sur un an, et le stock de maisons existantes invendues s'est encore replié de 0,9% sur un mois à 1,1 million à fin août, soit 3,3 mois au rythme d'écoulement actuel, un plus bas historique.

L'indice des indicateurs avancés a de nouveau reculé de -0,4% en août à 105,4, a annoncé jeudi le Conference Board, ce qui laisse anticiper un ralentissement de la croissance voire une possible récession au cours des 12 mois à venir.

Le baromètre du ConfBoard poursuit ainsi un mouvement de baisse entamé il y a presque un an et demi, laissant entrevoir une période difficile, voire une entrée en récession de l'économie américaine à un horizon d'un an.

Après une croissance du PIB attendue à 2,2% en 2023, l'institut dit ainsi voir l'économie américaine se contracter de 0,8% l'an prochain.

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