Wall Street : fête gâchée par la BoJ et des taux longs à 4%

(CercleFinance.com) - Le mois de juillet semblait devoir se terminer dans l'euphorie la plus débridée à Wall Street : cela partait très fort avec un S&P500 à +0,9% à 4.607 (un plus haut depuis le 30 mars 2022) et un Nasdaq à +1,7% à 14.360 (au plus haut depuis le 5 avril 2022).

Et que dire du Dow Jones, avec +0,25% à 35.600, à 2,3% de son record absolu jusqu'à la mi-séance, qui s'inscrivait en hausse pour la 14ème séance d'affilée (exploit jamais réédité depuis mi-juin...1897, soit 126 ans).

Mais alors que tout semblait bien en place pour filer en toute sérénité vers une clôture d'un vert intense, un contrepied inattendu s'est produit à deux heures de la clôture, sous la forme d'un article dans la presse japonaise -dans le quotidien économique Nikkei- qui révélait que si la Bank of Japan allait maintenir son objectif de 0,5% pour le rendement des obligations d'Etat à dix ans, elle envisagerait d'autoriser un dépassement de ce niveau, sachant que l'inflation est actuellement de 3,3%, soit un taux d'intérêt réel négatif de 280 points de base (une mauvaise nouvelle pour l'épargnant nippon).

Les investisseurs ont cru à la hausse de Wall Street, y compris un peu après 20h00, car l'indice Soxx des semiconducteurs gagnait près de 3%. Il a terminé en hausse de +1,8% dans le sillage de Western Digital +7,2%, Micron +5,5%, KLA +5,4%, Applied Materials +5,1%, On Semi +2,9%, Microchip +2,4%, Analog Devices +2,1%.

Le Nasdaq avait profité en matinée de la flambée de Meta qui faisait un bond de +8,5% et a affiché au final +4,4% (soit +160% depuis le 1er janvier et +85% sur 12 mois).

Le S&P500 a été freiné par le secteur automobile avec O'Reilly -4,8%, Lucid -3,9%, Tesla -3,3%.

A noter de nouveaux replis de -2,1% de Microsoft et -0,7% d'Apple, qui ont pesé sur tous les indices.

Il y avait des chiffres macroéconomiques au programme ce jeudi : le PIB des Etats-Unis a été estimé à +2,4% au 2ème trimestre 2023, c'est plus robuste que prévu... et voilà de quoi relancer les spéculations sur une 12ème hausse de taux mi-septembre.

Scénario conforté par des commandes de biens d'équipement qui ont augmenté bien plus que prévu en juin aux Etats-Unis (+4,7% après +2% en mai), témoignant de la vigueur persistante de l'économie américaine.

Le Département du Commerce précise qu'à lui seul, le secteur de l'aéronautique civile affiche un bond de 69,4%, Boeing ayant précédemment indiqué avoir reçu 288 commandes nettes d'avions en juin, contre seulement 63 en mai, notamment grâce à la tenue du salon du Bourget.

Le marché du travail a continué de surprendre par sa vigueur : le nombre d'inscriptions aux allocations chômage aux Etats-Unis a reculé de 7.000 lors de la semaine du 17 juillet, ressortant à 221.000 selon le Département du Travail.

La moyenne mobile sur quatre semaines - considérée comme un meilleur indicateur de la tendance de fond du marché de l'emploi - a laissé quant à elle apparaître un recul de 3.750 du nombre d'inscriptions par rapport à la semaine précédente, pour s'établir à 233.750.

Enfin, le nombre de personnes percevant régulièrement des indemnités a reculé de 59.000 pour s'établir à 1.690.000 lors de la semaine du 10 juillet, soit la période disponible la plus récente pour cette statistique.

Les marchés obligataires se sont dégradés et les T-Bonds US se sont tendus brutalement de +15 points de base à 4,003%.

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