Logement en Île-de-France : les particuliers victimes de l'immobilier d'entreprise

Si les Français ont du mal à trouver des logements en Ile-de-France, cela serait en partie à cause de l'immobilier d'entreprise.
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C'est une étude originale et percutante que vient de publier le directeur d'Immogroup Consulting, Jean-Michel Ciuch, sur l'influence de l'immobilier d'entreprise dans l'aggravation de la crise du logement en Île-de-France. Un sujet qui, selon lui, a été trop occulté. Cette région constitue l'une des plus puissances locomotives territoriales européennes, mais le marché du logement y subit une crise aiguë.

«La disponibilité du foncier [qui conditionne largement l'offre de logements, Ndlr] dépend de l'allocation des droits à construire entre immobilier d'habitation et immobilier d'entreprise. Or, affirme-t-il, plusieurs centaines de milliers de mètres carrés de droits à construire ont été détournés au profit de l'immobilier d'entreprise, dont la rentabilité fiscale et financière attendue par les élus et les investisseurs apparaissait plus alléchante que le logement». Au cours de la dernière décade, poursuit-il, «le parc francilien de bureaux a crû en moyenne de près de 1,9% par an et celui des entrepôts de 7% par an quand le parc de logements n'a guère progressé annuellement de plus de 0,9%. Entre 1999 et 2009, la variation annuelle moyenne des surfaces mises en chantier a été positive en bureaux, locaux d'activités et entrepôts (+3,1%), alors qu'elle a été négative en logements (- 2,7%)».

Aussi, il fustige ce qu'il estime constituer un «gaspillage des ressources foncières et immobilières avec un déficit de construction de logements, qui excéderait 15.000 unités par an alors que le stock total à un an de bureaux et de locaux d'activités approche les 9,5millions de mètre carré». Et d'enfoncer le clou tandis que tous les professionnels s'accordent à reconnaître le niveau élevé d'obsolescence de toute une partie du parc immobilier francilien, «si des mesures efficaces avaient été prises pour traiter ce parc, dont une fraction est laissée en jachère, plusieurs millions de m2 de droits à bâtir ou d'immeubles existants auraient pu être réaffectés à l'habitation au cours de cette dernière décade».

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