Les bourses européennes sceptiques à l'égard de l'accord des 17

Après avoir vu leurs espoirs de rachats de dettes souveraines douchés hier par la BCE, les investisseurs restent dubitatifs face aux nouvelles mesures prises par les états membres de l'UE.
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La prudence est de mise sur les places européennes. L'annonce, tôt ce vendredi matin, d'un accord conclu à l'issue de la première journée du sommet européen n'a semble-t-il pas fait revenir la confiance sur les marchés, tant il entretient le flou. Les indices européens se montrent donc hésitants sur l'orientation à prendre. Après une ouverture dans le rouge, le CAC 40 affiche, vers 10h, un gain de 0,73 % à 3.118,06 points. Ailleurs en Europe, le Dax 30 prend 0,60%, l'Ibex 35 avance de 0,42%, le Ftse Mib de 1,31%. A Londres, le Footsie ne fait pas mieux, grimpant de 0,32 %.

La montagne n'aurait-elle pas accouché d'une souris ? Alors que Nicolas Sarkozy avait déclaré que « jamais l'Europe (...) n'a été aussi en danger (...) et jamais le risque d'explosion de l'Europe n'a été aussi grand », l'accord trouvé à l'issue de plus de 10 heures de discussions semble décevoir. « Le communiqué de ce matin apporte peu d'éléments nouveaux sur le fond en termes de gouvernance. Les marchés avaient déjà intégré ces éléments. Il n'offre, de plus, pas de solution convaincante pour apporter rapidement des financements aux pays en difficulté » estiment les équipes d'Aurel BGC.

Pour le bureau d'études, « l'élément le plus surprenant du communiqué est l'annonce d'une augmentation des capacités d'intervention du FMI de 200 milliards d'euros sous la forme de prêt bilatéraux ». Les banques centrales nationales de la zone euro financeraient cette augmentation à hauteur de 150 milliards d'euros a précisé Angela Merkel, le solde étant couvert par les états. Une annonce qui pose problème selon Aurel BGC. Elle contredit en effet les propos tenus hier par Mario Draghi pour qui l'esprit des traités et notamment celui de Lisbonne interdit tout financement par le BCE et, au-delà, des banques centrales nationales qui en font partie.

Par ailleurs, l'accord ne sera pas adopté par les 27 pays européens. La Grande Bretagne s'y est clairement opposée tandis que la Suède, et la République tchèque veulent consulter leur parlement. Il s'agira donc d'un traité intergouvernemental qui devra être ratifié par les 17 pays de la zone euro au plus tard au mois de mars sans forcément faire l'objet d'un référendum.

Si les investisseurs porteront encore aujourd'hui toute leur attention sur la suite du sommet , deux statistiques macroéconomiques animeront la séance. Outre-Atlantique, les chiffres de la balance commerciale d'octobre et la première estimation de la confiance des consommateurs, calculée par l'université du Michigan, pour le mois de novembre, seront publiés cet après-midi.

Sur le front des valeurs

La révision à la baisse des besoins en fonds propres des banques françaises, estimés par l'autorité bancaire européenne (EBA), rapport à l'estimation initiale d'octobre fait passer au second plan la dégradation de la note de crédit des établissements français par Moody's. Ainsi, BNP Paribas s'adjuge 2,28%, Crédit Agricole 1,56% et Société Générale 0,99%.

Les valeurs cycliques sont également très entourées à l'image d'Alcatel Lucent (+5,18%), Peugeot (+3,49%) , Alstom (+2,22%) ou encore Saint Gobain (+2,19%)

Suez Environnement (1,71%) a signé un accord de cession de sa filiale allemande Eurawasser pour un montant de 95 millions d'euros.

A l'inverse StMicroelectronics lâche 0,79% dans le sillage de la révision à la baisse des revenus du quatrième trimestre de Texas Instrument.

Hors CAC

Club Méditerranée (-0,04%) est stable. Le groupe a amélioré sa rentabilité sur l'exercice 2010-2011 à la faveur de l'accélération de son positionnement sur le haut de gamme, qui le protège des aléas conjoncturels, mais le groupe annonce aussi un ralentissement de ses réservations sur les huit dernières semaines.

Devise et Pétrole

La monnaie unique est stable face au billet vert. Vers 10h un euro s'échangeait contre 1,333 dollar. Dans le même temps, les cours du pétrole pliaient. Le Brent de la mer du Nord perdait 0,36% à 107,72 dollars tandis que le WTI valait 98,04 dollars (-0,31%).

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