La fin de semaine s'annonce riche en émotions pour les bourses européennes. Ce soir débutera le deuxième sommet européen tant attendu par la communauté financière et crucial pour l'avenir de la zone euro. Après l'échec de l'accord conclu entre les états membres de l'UE le 26 octobre dernier, les investisseurs devraient suivre de très près l'avancée des discussions entre aujourd'hui et demain. Et cela alors que la BCE devrait en début d'après-midi annoncer une nouvelle baisse de ses taux directeurs. Dans ce contexte à la fois porteur d'espoirs et empreint d'incertitudes, les marchés d'actions se montrent hésitants, mais restent toutefois bien orientés. Vers 13h40, l'indice CAC 40 s'octroyait 0,13% à 3.179,96 points. Dans le même temps, le DAX francfortois grimpait de 0,12% et le Footsie 100 londonien de 0,31%. En revanche, le Ftse Mib milanais reculait de 1,03% et l'Ibex de Madrid de 0,09%.

"Le sommet européen jeudi et vendredi (et qui pourrait se prolonger sur le week-end) s'annonce compliqué. Les modifications du traité de Lisbonne, réclamées par l'Allemagne et la France, ne font pas l'unanimité. La Grande-Bretagne s'opposerait notamment à certains changements. Le Premier ministre David Cameron a menacé de « ne pas signer » de nouveau traité s'il n'obtient pas des concessions dans « le domaine des services financiers dans lequel notre pays a un énorme intérêt ». Rappelons que le changement des traités impose un vote à l'unanimité !" notent les équipes d'Aurel-BGC. Et d'ajouter : "Dans le détail, l'objectif franco-allemand est de graver dans le marbre du traité des « règles d'or » sur l'équilibre budgétaire, avec le contrôle de la Cour européenne de justice, de rendre les sanctions financières quasi-automatiques contre les Etats laxistes et de pouvoir placer sous tutelle européenne les pays de la zone euro bénéficiant d'une aide financière extérieure".

Parmi les autres annonces attendues, figure celle du Mécanisme Européen de Stabilité qui viendrait en appui du FESF dont la capacité opérationnelle est aujourd'hui insuffisante. Selon Aurel-BGC "la capacité de prêts de 500 milliards d'euros du MES viendrait s'ajouter aux 250 milliards d'euros actuellement encore disponibles au sein du FESF."

Par ailleurs, l'Autorité bancaire européenne publiera vers 18h, les besoins en recapitalisation des banques européennes qui avaient estimé à 106 milliards d'euros lors de la précédente estimation. 

Sur le front monétaire, la BCE devrait annoncer une probable baisse de son taux directeur à 1% et de nouvelles mesures de liquidités pour les deux premiers trimestres de 2012, en renouvelant son programme d'adjudications à 1 an à taux fixe en quantités illimitées pour fluidifier le système bancaire. 

Du côté des valeurs, la prudence des investisseurs se ressent sur le compartiment financier qui évolue en ordre dispersé. BNP Paribas progresse de 1,2% mais Société Générale recule de 2,23%, Axa de 1,05% et Crédit Agricole de 0,37%. 

Dans le secteur pharmaceutique, Sanofi-Aventis (+1,59%) réagit bien à l'annonce d'une nouvelle "méta-analyse sur la relation éventuelle entre le diabète et le risque de cancer" et qui "ne démontre aucun risque accru pour les patients traités par Lantus (insuline glargine)"

A contrario, Alstom signe la plus forte baisse (-3,65%) après une dégradation de recommandation de la part de Crédit Suisse. Non loin derrière, Peugeot (-2,46%) subit également des pressions vendeuses. 

Autre valeur en repli, Technip cède 1,19% après avoir annoncé l'émission d'un emprunt obligataire sous forme d'OCEANE pour près de 450 millions d'euros.

Sur le front des devises, l'euro cède un peu de terrain sur le billet vert et flirte avec le seuil des 1,34 dollar. De leur côté, les cours de l'or noir évoluent en ordre dispersé : le baril de Brent cote 110,27 dollars et gagne 0,7% tandis que le WTI s'échange à 100,9 dollars et progresse de 0,05%.