La levée de l'incertitude apaise les esprits

La détente observée sur les obligations d'état nourrit un courant acheteur depuis fin novembre.
Copyright Reuters

La nouvelle était digne du plus noir des vendredis 13. Pourtant, l'annonce par une source gouvernementale, en milieu d'après-midi, de la perte de la notation « AAA » de la France jusque-là accordée par l'agence de notation Standard & Poor's n'a finalement produit qu'un effet limité sur les marchés d'actions européens. Les investisseurs ont dans un premier temps réagi de façon épidermique comme en témoignent les replis de 1,63 % de l'Euro Stoxx 50, de 1,51 % du CAC 40, de 1,87 % du Dax et de 0,71 % de l'Ibex 35 au plus fort de la séance.

Mais les opérateurs n'ont pas tardé à retrouver leurs esprits. « Le marché a baissé vendredi sur la rumeur, mais au-delà de cet effet spéculatif, les investisseurs avaient déjà largement anticipé cette dégradation », note Alexandre Baradez, trader chez Saxo Bank. Et d'ajouter : « Le vrai risque était que la dégradation de la note de la France soit plus prononcée que prévu, de deux crans au lieu d'un ». Un passage du CAC 40 sous le seuil des 3.000 aurait marqué la reprise d'un cycle baissier. Pour l'heure, même si l'indice parisien n'est pas parvenu à sauver les 3.200 points la semaine dernière, sa variation hebdomaire reste positive à hauteur de 1,88 %. Et cela, alors que, sur la même période, l'Euro Stoxx s'est adjugé 1,71 %.

Car au-delà du spectre des dégradations de la part des agences de notations, le principal indicateur de risque sur les marchés d'actions demeure l'évolution des taux des obligations souveraines, notamment du côté des pays périphériques. En l'occurrence, le bon déroulement des adjudications italienne et espagnole entre jeudi et vendredi a constitué le principal facteur de soutien des indices. Et cela, notamment au travers du rebond du compartiment des valeurs financières. De vendredi à vendredi, les acteurs des services financiers (+4,97 %) ont enregistré la meilleure performance sectorielle de l'Euro Stoxx, suivis par les assureurs (+4,55 %) et les banques (+4,48 %).

Phase de rebond

Plus globalement, les Bourses européennes ont entamé une phase de rebond à partir du 24 novembre à l'image de l'Euro Stoxx 50, qui s'est depuis apprécié de 12,7 %, soutenue essentiellement par l'aplatissement de la courbe des taux d'emprunts d'état. Autrement dit, la diminution du risque souverain traduit positivement sur les cours de Bourse.

Si les états membres de l'Union Européenne et les institutions doivent encore certainement rassurer les marchés en montrant leur capacité à déployer des moyens politiques et monétaires efficaces pour endiguer la crise des dettes souveraines, l'orientation des indices dépendra beaucoup au cours des prochaines semaines des conditions de financement obligataire des pays de la zone euro. Sachant que, dans le même temps, les investisseurs devraient également rester très attentifs aux prochaines publications de résultats d'entreprises, qui ne sont pas à l'abri de quelques déceptions.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.