Plus que trois jours avant que ne s'achève la fashion week de Paris, version mode féminine prêt-à-porter automne-hiver 2024-2025. Mais nul besoin d'attendre les derniers défilés pour prouver que la capitale est le centre névralgique de la mode. La confirmation des tendances les plus en vue et l'émergence de styles un peu à la marge prisés des fashionistas a ravi tous les publics. Les maisons comme Dior, Saint Laurent ou Hermès ont une fois de plus fait honneur à la couture tricolore. Et beaucoup d'étoiles montantes ont aussi participé à la fierté nationale (l'Alsacien Weinsanto, Mossi, ou les jeunes diplômés de l'Institut français de la mode). Les labels étrangers ne sont pas en reste, notamment les nippons, qui infusent peu à peu leur minimalisme dans les esprits et les collections des marques occidentales.
1 - L'imprimé Python
Ce style tombé en désuétude depuis plusieurs saisons semble opérer une percée dans les shows de Milan et Paris. Sabato de Sarno chez Gucci redore son blason en présentant le motif python dans la teinte phare de la marque : le rouge Ancora. Judicieuse façon de ramener un imprimé sous la couleur la plus prisée de ce début d'année. Si un total look comme on pourrait en voir avec l'imprimé léopard cet hiver, encore présent chez Dior ce mardi, n'est pas pour tout de suite, les accessoires permettent d'arborer les plus belles écailles des marques. Barbara Bui décline le motif en sacs, escarpins, et ceintures, tandis que Victoria/Tomas est plus téméraire en présentant un bomber oversize et une jupe, tous deux reflétant la lumière et mettant en valeur les teintes chaudes des motifs choisis par le couple de créateurs.
2 - Attention au marron
Une couleur fait une incursion sur le piédestal où les vermeil, bordeaux et carmin se sont fièrement installés depuis plusieurs mois : le marron. C'est à Milan qu'il est le plus apprécié. En all over chez Versace, robe chez Fendi ou manteau chez Bottega Veneta. Teinte chocolat ou marron glacé, tons chauds ou froids, ses nuances se marient avec les pastels, les nudes, et bien astucieusement les rouges. À Paris, Dawei assume : aucun rouge dans la collection, mais une déclinaison de bruns, dans des tissus dégradés, unis, et dans toutes les matières. Coup de cœur pour les bottes et sacs Dries Van Noten, en cuir pour ne rien gâcher. Chez Courrèges, la teinte est parfois si foncée qu'on pourrait croire à un léger noir. Comme une tentative d'affirmer : « Brown is the new black. »
3 - Transparence en transe
La transparence est sur les podiums depuis plusieurs saisons, et semble ici au plus haut de sa sophistication. Dévoiler les dessous, la poitrine, parfois les deux, sans une once de vulgarité. Les tenues Saint-Laurent se faisaient déjà en septembre l'étendard de ces tenues pour femmes chics, mais affirmées. La tendance séduit partout. Des jupes Fendi à Milan, à New York où Ludovic de Saint Sernin crée des hauts translucides pour femmes et hommes. Ce lundi, Weinsanto présentait une version plus provocante du nouvel uniforme de la sensualité. Maria Grazia Chiuri, dans son défi lé hommage à la ligne Miss Dior, dévoile aussi quelques robes laissant apercevoir les sous-vêtements des modèles entre les strass qui composent les tissus. Tous les créateurs disent oui à la transparence, douce ou provocante, mais toujours élégante.
4 - L'architecture, nouvelle simplicité
La coupe architecturale est appréciée par tous cette saison. Elle a vite fait de nous emmener là où la sobriété fait loi. Une couleur par pièce et des coupes travaillées à l'extrême apportent aux tenues une nouvelle dimension, secret d'un look pointu qui donne l'impression de ne pas avoir fait le moindre effort. Hors calendrier, le spécialiste du genre Simon Porte Jacquemus a encore prouvé qu'il maîtrisait le concept avec sa collection Les Sculptures, fin janvier. Tout est dans le titre. Ce mercredi, les rectangles tenant lieu de haut aux mannequins de Courrèges fascinaient par leur dépouillement. Mame Kurogouchi s'illustrait aussi par ses décolletés en courbes suivant les clavicules. Dans la continuité du quiet luxury, les vêtements restent sobres, mais arborent une vitalité retrouvée dans la géométrie des corps.
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