Vif débat autour du futur « fichier positif »

Les associations de consommateurs et les professionnels critiquent fortement les orientations du rapport visant à créer un registre des crédits.
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Remis mardi au ministre de l'Économie François Baroin, le rapport du comité chargé de préfigurer la création d'un registre national des crédits aux particuliers n'a pas tardé a suscité de vives réactions. L'UFC-Que-Choisir a qualifié de « prématurée » la mise en place d'un tel fichier . Elle souhaiterait en effet pouvoir, dans un premier temps, constater les premiers effets de la loi Lagarde portant la réforme du crédit à la consommation, pleinement opérationnelle depuis seulement trois mois. « Pour lutter contre le surendettement, il y a des mesures qui seraient plus importantes à nos yeux, indique sa secrétaire générale Nicole Perez, nous sommes par exemple très attachés à la dé-liaison entre carte de crédit et de fidélité ». En substance, le futur « fichier positif » devrait concerner 25 millions d'emprunteurs et permettre aux établissements de crédit d'avoir une vision claire de la solvabilité de leurs clients.

Pourtant, le texte recommande de prendre en compte uniquement les crédits et rejette toute possibilité d'enregistrer les autres dettes et charges comme les factures téléphoniques et les loyers. « Le fichier positif n'est qu'un outil que les salariés des banques souhaitent avoir à disposition pour vérifier la situation des emprunteurs, explique Régis Dos Santos, président du syndicat national de la banque et du crédit (SNB), pour l'instant, les conseillers sont obligés de se baser uniquement sur la bonne foi des clients ». Il regrette en outre de n'avoir pas participé aux discussions : « Nous sommes au coeur de la relation entre les établissements de crédit et les emprunteurs, la moindre des choses aurait donc été de nous consulter ».

La fédération bancaire française (FBF) considère, pour sa part, que certaines préconisations du rapport sont « inadaptées ». Elle appuie particulièrement sur les coûts de mise en place et de fonctionnement du fichier qui pourrait nécessiter entre 500 et 950 millions d'euros. Citant la dernière étude typologique de la Banque de France, la FBF rappelle également dans son communiqué que, la plupart du temps, les « causes de surendettement sont liées essentiellement à une insuffisance de revenus ou à une perte d'emploi ».

« L'asphyxie des prêts »

Un constat que partage l'Association française des usagers des banques (AFUB). La création d'un fichier qui recenserait potentiellement 25 millions d'emprunteurs serait pour elle « disproportionnée » au regard des 15.000 à 30.000 personnes qui « chaque année succombent, souvent malgré eux, à l'asphyxie des prêts ». Bercy, qui a ouvert une prériode de consultation jusqu'au 15 septembre, ne devrait pas manquer de recommandations.

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