Le chancelier autrichien demande à être jugé sur ses actes

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Jugez nous sur nos actes, demande le chancelier autrichien[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

PARIS (Reuters) - Le chancelier autrichien Sebastian Kurz, qui a confié en décembre trois ministères régaliens à l'extrême droite à l'issue des élections législatives, a demandé vendredi à être jugé sur ses actes, assurant que le programme du gouvernement était pro-européen.

Le Parti de la liberté (FPÖ, extrême droite), qui a obtenu 26% des suffrages aux élections législatives du 15 octobre, a obtenu six ministères, dont les Affaires étrangères, l'Intérieur et la défense. Le Parti populaire du conservateur Sebastian Kurz, l'ÖVP, arrivé en tête avec 31,5% des voix, en a huit.

L'alliance de l'ÖVP avec le FPÖ a été accompagnée par des appels à la vigilance, émis notamment par la Commission européenne, sans pour autant être condamnée comme ce fut le cas en 2000. Des pays européens avaient alors imposé des sanctions à l'Autriche pour dénoncer la présence de l'extrême droite au sein de l'exécutif.

"Ce que je voudrais vous demander, c'est bien sûr de nous accompagner avec un regard critique mais de nous juger sur notre programme et sur nos actes", a dit Sebastian Kurz, réagissant lors d'une conférence de presse à Paris à une question posée à Emmanuel Macron sur la présence de l'extrême droite au sein d'un gouvernement européen.

"Le programme que le gouvernement s'est fixé est un programme pro-européen, c'est un programme qui veut jouer un rôle dans l'Union européenne pour une évolution positive de l'Union européenne et qui soit bon pour la compétitivité économique de notre pays", a-t-il déclaré aux côtés du président français, à l'Elysée.

Le chancelier conservateur de 31 ans assurera la présidence de l'UE au second semestre 2018.

A ses côtés, Emmanuel Macron a estimé que "l'agenda d'une d'une Europe qui protège" qu'il porte depuis le début de son quinquennat constituait la "meilleure réponse" à apporter à la progression des extrêmes en Europe.

"Dans mon pays, je combats l'extrême droite donc je la déplore partout en Europe mais si elle est là c'est que nous avons échoué à répondre aux angoisses dont elle se nourrit", a souligné le chef de l'Etat, opposé lors du second tour de l'élection présidentielle de 2017 à la présidente du Front national Marine Le Pen.

(Marine Pennetier et Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)