Le Premier ministre malien en visite à Kidal dans le Nord

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KIDAL, Mali (Reuters) - Le Premier ministre malien, Soumeylou Boubeye Maiga, s'est rendu vendredi à Kidal, à la tête de la plus haute délégation gouvernementale en trois ans dans cette ville passée sous le contrôle des rebelles touareg en 2012.

Le Premier ministre et huit de ses ministres effectuent une tournée en neuf étapes à travers le Mali pour rallier des soutiens en faveur du gouvernement à l'approche des élections législatives du 29 juillet.

"Le chef du gouvernement (Maiga) va rencontrer les autorités politiques et administratives de la région et rendra visite aussi aux chefs traditionnels", lit-on dans le communiqué annonçant l'arrivée du Premier ministre en hélicoptère à Kidal.

Le Mali est en proie à des troubles depuis que les rebelles touareg et des islamistes se sont emparés du nord du pays en 2012. Les forces françaises sont intervenues l'année suivante et les ont chassés des zones conquises, mais l'anarchie y a persisté, avec des attaques fréquentes visant les intérêts occidentaux aussi bien que ceux du pouvoir malien.

En 2014, la délégation du Premier ministre d'alors, Moussa Mara, avait été accueillie à Kidal par des tirs. Des affrontements entre l'armée et les Touareg avaient fait alors au moins 50 morts dans les rangs des militaires et contraint le gouverneur de Kidal Sidi Mohamed Ag Ichrach, représentant de l'Etat malien, à prendre la fuite.

Après cela, le gouvernement central malien a plus ou moins renoncé à rétablir sa souveraineté sur Kidal, mais l'accord de cessez-le-feu et les négociations qui se sont engagées ont rendu possible la visite du Premier ministre, avec l'assentiment des principales factions.

Ichrach a pu regagner Kidal l'an dernier après la conclusion de l'accord de cessez-le-feu. Mais les islamistes, eux, restent hostiles à toute négociation, et jeudi, un camp de casques bleus de l'Onu près de Kidal a essuyé des tirs de mortier d'islamistes présumés.

(Cheikh Amadou Diouara; Eric Faye pour le service français)