Les risques en Europe plus politiques qu'économiques, déclare Nowotny (BCE)

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(Crédits : Heinz-Peter Bader)

VIENNE (Reuters) - Les risques pour la stabilité financière en Europe sont actuellement plus politiques qu'économiques, a déclaré mercredi Ewald Nowotny, gouverneur de la Banque d'Autriche et à ce titre membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne.

Lors d'une conférence de presse à Vienne, il a aussi estimé que la dépréciation récente de l'euro face au dollar était en grande partie liée à la divergence des taux d'intérêt.

L'Union européenne est confrontée à de multiples défis parmi lesquels la crise migratoire, la montée du populisme dans certains pays membres, la perspective du départ du Royaume-Uni en 2019 et les tensions commerciales croissantes avec les Etats-Unis de Donald Trump.

"Dans l'ensemble, les risques pour la stabilité financière en Europe viennent plus du côté politique que du côté économique", a dit Ewald Nowotny.

Il a jugé prématuré d'évaluer l'accord franco-allemand de mardi sur la création d'un budget de la zone euro, qui aurait vocation à promouvoir l'investissement et la convergence économique au sein des 19 pays qui partagent l'euro.

"Il est important qu'il y ait une distinction claire entre politique monétaire et politique budgétaire", a-t-il dit.

LE DIFFÉRENTIEL DE TAUX INFLUENCERA LE TAUX DE CHANGE

Interrogé sur la situation des banques italiennes, il a estimé que le risque de contagion aux autres banques européennes était limité compte tenu de l'indépendance relative des banques italiennes et il a souligné que certaines d'entre elles avaient beaucoup avancé dans l'assainissement de leur bilan.

La dépréciation de l'euro face au dollar est surtout liée aux politiques monétaires divergentes, la Réserve fédérale américaine étant en phase de remontée des taux d'intérêt alors que la BCE n'a pas signalé de changement imminent, a estimé le banquier central autrichien.

"Ce que nous voyons, c'est que les marchés interprètent la situation en se disant qu'il y aura un accroissement du différentiel de taux et que cela aura un impact sur le taux de change", a-t-il dit.

La BCE a décidé jeudi dernier de mettre un terme d'ici la fin de l'année à son programme de rachats d'actifs de 2.600 milliards d'euros tout en déclarant que ses taux resteraient inchangés au moins jusqu'à la fin de l'été 2019, une formulation qui a eu pour effet de repousser de trois mois les anticipations de hausse de taux, à septembre 2019.

La Fed a pour sa part relevé ses taux directeurs en mars et juin et prévoit de le faire encore à deux reprises avant la fin de l'année.

Les effets de change sont généralement passagers, a souligné Ewald Nowotny, en soulignant que sur le long terme, une politique d'ici la fin de l'année nationaliste pourrait nuire au développement de l'économie des Etats-Unis.

(Kirsti Knolle, Véronique Tison pour le service français, édité par Marc Angrand)