Larcher et les régions demandent un geste à l'Etat

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(Crédits : Charles Platiau)

PARIS (Reuters) - Le président du Sénat et l'Association des régions de France ont invité l'Etat à engager une démarche d'apaisement vis-à-vis des collectivités locales, dont d'importants représentants ont boycotté jeudi la rencontre de la Conférence nationale des territoires.

"Le retrait des trois associations généralistes de la Conférence nationale des territoires ne peut pas être pris à la légère. Il intervient alors qu'une partie croissante des élus, et en particulier des maires, se sent abandonnée, reléguée", a estimé Gérard Larcher, dans un discours prononcé devant l'instance de dialogue de cette conférence.

Les trois associations rassemblant les régions, les départements et les maires ont justifié leur absence en dénonçant le mépris de l'Etat, sur fond d'inquiétude sur leurs financements liée notamment à la réforme et la suppression annoncée de la taxe d'habitation.

"Traiter leur absence par l'indifférence, en attendant que ces associations reviennent tels les 'Bourgeois de Calais', constituerait à nos yeux une profonde erreur ; il faut retrouver les voies d'un vrai dialogue, du respect et de la confiance", a ajouté Gérard Larcher.

L'Association des régions de France a quant à elle rejeté les accusations de posture politique exprimées par le gouvernement à l'encontre des trois associations. Le désaccord ne se limite pas non plus à la politique de contractualisation financière initiée par l'exécutif, ajoute-t-elle dans un communiqué.

"Les régions attendent un geste de l'exécutif pour renouer le dialogue", poursuit l'association. "La révision constitutionnelle et les lois organiques sont le bon vecteur pour donner plus de libertés locales et de pouvoir de différenciation aux collectivités."

Devant la Conférence, le Premier ministre, Edouard Philippe, n'a pas ouvert de piste claire mais dit la nécessité d'"essayer de faire en sorte que le dialogue engagé par le gouvernement avec les représentants des collectivités territoriales puisse se poursuivre dans les meilleures conditions".

Appelant à un travail commun de l'Etat et des collectivités, il a ensuite évoqué l'écueil qui consisterait à proposer des politiques définies "par l'Etat, d'en haut".

Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, avait attaqué ces trois associations mercredi.

"Je les renvoie à leurs propres turpitudes. Elles font de la politique, les associations d'élus. Nous, on s'occupe des collectivités et on fait en sorte que les territoires s'en sortent, on ne fait pas de politique avec les territoires", avait-il déclaré lors du compte rendu du conseil des ministres.

(Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)