Premiers pourparlers directs entre belligérants yéménites en Suède

reuters.com  |   |  549  mots

RIMBO, Suède (Reuters) - Les parties engagées dans la guerre au Yémen ont eu dimanche en Suède leurs premiers pourparlers directs, sous l'égide des Nations unies, pour mettre la dernière main à un échange de prisonniers, l'une des mesures destinées à ramener la confiance et à permettre d'engager un processus politique de résolution du conflit.

Depuis le début de ces pourparlers, jeudi, les responsables des Nations unies effectuaient la navette entre la délégation des Houthis, milice chiite appuyée par Téhéran, et celle du gouvernement du président Abd-Rabbou Mansour Hadi, qui est soutenu par une coalition militaire arabe.

Ces premières négociations en plus de deux ans se sont ouvertes sous la pression des pays occidentaux, dont certains fournissent armes et renseignements à l'Arabie saoudite comme à d'autres pays de la coalition arabe anti-Houthis.

Le médiateur de l'Onu pour le Yémen, Martin Griffiths, a ouvert la nouvelle session de pourparlers, qui doit durer jusqu'au 13 décembre, en annonçant un accord sur la libération de milliers de prisonniers.

Les deux délégations se sont retrouvées dimanche dans un château des environs de Stockholm, le château de Johannesberg à Rimbo, afin d'évoquer les conditions d'application de cet accord d'échange.

La délégation du gouvernement de Hadi, reconnu par la communauté internationale, a tout d'abord refusé d'entrer dans la salle de réunion, en estimant que les Houthis devraient présenter des délégués de plus haut rang, mais la rencontre a malgré tout fini par se tenir, ont déclaré des représentants.

"Nous avons bon espoir de parvenir à une avancée sur le dossier des prisonniers(...). Nous avons échangé des listes par le passé, mais chaque camp doit les actualiser", a expliqué Askar Ahmed Zaïl, membre de la délégation gouvernementale.

Il reste aux délégations rivales à s'entendre sur des questions plus épineuses, comme la réouverture de l'aéroport de la capitale Sanaa et l'instauration d'une trêve dans la ville portuaire de Hodeïda, par laquelle transite une bonne part de l'aide humanitaire destinée à une population yéménite au bord de la famine. Sanaa et Hodeïda sont tenus par les miliciens houthis.

"Nous disposons de trois ou quatre jours. Si nous terminons sans accord, cette session aura été un échec", a dit à la presse le principal négociateur des Houthis, Mohamed Abdousalam.

"Mais si nous obtenons le cadre de quelque entente plus large - sur la réouverture de l'aéroport de Sanaa, la libération des prisonniers, le maintien de la neutralité de la banque centrale et une désescalade à Hodeïda(...) -, ce sera un bon pas vers une autre session (de pourparlers) dans un mois ou deux", a-t-il ajouté.

Martin Griffiths a quant à lui salué "l'esprit positif" des parties prenantes et il a appelé au calme sur le terrain au Yémen, où des affrontements sporadiques se sont poursuivis dans le secteur de Hodeïda.

De leur côté, les pays arabes du Golfe devaient discuter du conflit yéménite lors du sommet annuel du Conseil de coopération du Golfe (CCG), dimanche en Arabie saoudite.

(Aziz el Yaakoubi; Eric Faye pour le service français)