Vers une hausse de 3,3°C de la température mondiale d'ici 2100

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Vers une hausse de 3,3°c de la temperature mondiale d'ici 2100[reuters.com]
(Crédits : Kacper Pempel)

KATOWICE, Pologne (Reuters) - La température moyenne de la planète est bien partie pour dépasser largement les objectifs fixés en 2015 par l'Accord de Paris sur le climat, lesquels visent à maintenir sa hausse "bien en deçà" de 2° Celsius au-dessus du niveau d'avant la révolution industrielle, lit-on dans une étude rendue publique mardi, qui se fonde sur les mesures environnementales actuelles.

Selon cette étude, qui émane de Climate Action Tracker (CAT), un consortium de trois organisations européennes de recherche, la planète s'achemine vers une hausse de 3,3° Celsius de la température moyenne d'ici la fin du XXIe siècle.

Mais la hausse pourrait être moins forte que prévu grâce aux efforts importants entrepris ou annoncés par certains pays pour freiner le changement climatique, lit-on dans le rapport de CAT.

Des représentants des pays du monde entier sont réunis du 2 au 14 décembre à Katowice, en Pologne, pour définir dans le cadre de la "COP24" les lignes directrices de la mise en oeuvre de l'Accord de Paris.

Le CAT note dans son rapport des progrès réalisés dans la lutte contre les changements climatiques depuis 2015 mais, au vu des mesures prises jusqu'à présent, la hausse risque d'être de 3,3°C. C'est un peu moins que la hausse de 3,4°C qui était prévue il y a encore un an et si les Etats mettent réellement en oeuvre les mesures qu'ils annoncent, le réchauffement pourrait être contenu à 3°C en 2100, ce qui reste nettement supérieur aux 2°C fixés comme limite absolue par l'Accord de Paris.

Une augmentation de 3°C peut entraîner la disparition des récifs coraliens, la fonte des glaciers des Alpes, la disparition de la banquise d'été dans l'océan Arctique et risque aussi de provoquer la fonte irréversible de la calotte glaciaire du Groenland, tout cela faisant monter sensiblement le niveau des mers, selon le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat).

Pour maintenir à 1,5°C la hausse de la température moyenne du globe, il faudrait des changements rapides et sans précédent des comportements humains, concluait en octobre le Giec.

Depuis la signature de l'Accord de Paris, des pays comme l'Argentine, le Canada, le Chili, l'Inde et l'Union européenne vont dans le sens d'une réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Les émissions de GES de la Chine ont dans le même temps progressé de nouveau, cette année, lit-on dans l'étude du CAT. D'autres pays, comme les Etats-Unis, l'Australie, le Brésil ou la Russie n'ont pas fait de progrès.

(Nina Chestney; Eric Faye pour le service français)