Le retournement des mises en chantier prolongé en 2019

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Le retournement des mises en chantier prolonge en 2019[reuters.com]
(Crédits : Eric Gaillard)

PARIS (Reuters) - Les mises en chantier de logements reculent de près de 6% cette année et devraient voir cette baisse s'accélérer l'an prochain, à -7 %, montre le bilan annuel publié mercredi par la Fédération française du bâtiment (FFB).

Globalement, le secteur du bâtiment affiche cependant une croissance de 2,3% en 2018, "un bon niveau d'activité, malgré de fortes contraintes", selon le président de la FFB Jacques Chanut, après une hausse de 5 % en 2017. L'an prochain, l'activité "devrait connaître un atterrissage à -0,5 % en volume, résultant d'un premier semestre encore bien orienté mais d'un second en repli".

Les mises en chantier de logements ont reculé de 5,7 % en 2018, pour s'établir à environ 404.000 unités, contre près de 430.000 en 2017, un repli un peu plus prononcé dans le collectif (-6,5 %) que dans l'individuel (-4,7 %)

Après avoir progressé de 7,2 % en 2017, les autorisations de logements déclinent pour leur part de 6,6 % en 2018, une baisse similaire dans l'individuel (-6,1 %) et le collectif (-7,0 %).

L'année "2018 a été aussi marquée par l'amorce d'un retournement sur le marché du logement. Comme nous l'avions craint et annoncé, la pénalisation tous azimuts de la pierre, faussement assimilée à une 'rente', a cassé l'élan", estime le président de la FFB, Jacques Chanut.

Au titre des mesures ayant eu un impact négatif, il cite entre autres la baisse des APL et la réduction de loyer de solidarité (RLS) dans le locatif social mais aussi la suppression de l'APL accession et la mise en place de l'IFI.

Au-delà de 2019, trois facteurs, la réouverture du dossier PTZ (prêt à taux zéro) en zones B2 et C, les aides à la rénovation des logements anciens - le plan Action Coeur de ville mais aussi l'aide fiscale annoncée par le ministre Julien Denormandie - et enfin les lois Elan et droit à l'erreur, "devraient permettre de mettre un frein à la baisse du logement", estime-t-il cependant.

A l'inverse des logements, le non résidentiel neuf (bureaux), qui n'est pas affecté par les changements institutionnels, connaît une activité en hausse de 7,4 % en 2018 et devrait ressortir à +3,0 % en 2019.

Le secteur de l'amélioration-entretien a connu une petite hausse d'activité de 0,8 % et devrait progresser de 0,5 % en 2019, grâce notamment à la réintégration du remplacement des fenêtres à simple vitrage dans le champ du CITE (Crédit d'impôt pour la transition énergétique).

(Julie Carriat, édité par Yves Clarisse)