Coronavirus : Plus de 850 nouveaux décès aux USA, 15 jours "douloureux" en vue

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Coronavirus: plus de 850 nouveaux deces aux usa, 15 jours douloureux en vue[reuters.com]
(Crédits : Tom Brenner)

par Jeff Mason et Steve Holland

WASHINGTON (Reuters) - Donald Trump a prévenu mardi que deux semaines très douloureuses attendaient les Américains dans la lutte contre le coronavirus, qui a causé plus de 850 décès en 24 heures aux Etats-Unis et où les autorités sanitaires craignent que le bilan de la pandémie dépasse les 100.000 décès au cours des prochains mois.

Lors de ce qui fut probablement sa conférence de presse la plus austère depuis le début de la pandémie, Donald Trump a demandé à la population américaine de respecter les recommandations appelant à éviter les rassemblements de plus de 10 personnes, les voyages non-essentiels, les restaurants et les bars, et à travailler depuis son domicile.

"Il est absolument essentiel que le peuple américain suive les directives pour les 30 prochains jours. C'est une question de vie ou de mort", a dit le président américain, qui avait été critiqué pour avoir minimisé la menace représentée par le coronavirus quand celui-ci est apparu dans le pays.

D'après des graphiques présentés par la coordinatrice de la Maison blanche sur le coronavirus, Deborah Birx, un important bond des décès est anticipé dans les mois à venir, avec une fourchette de 100.000 à 240.000 morts en respectant les mesures destinées à endiguer la propagation de l'épidémie.

Sans de telles mesures, les projections rapportées par l'un des tableaux font état d'un bilan pouvant atteindre jusqu'à 2,2 millions de morts aux Etats-Unis, un chiffre qui a poussé Donald Trump à écarter l'objectif annoncé la semaine passée de rouvrir les entreprises d'ici mi-avril, pour Pâques.

Le chef de la Maison blanche a annoncé mardi que les deux prochaines semaines seraient "très, très douloureuses". Les experts sanitaires s'attendent à une accélération du nombre de décès quotidiens au cours des deux prochaines semaines, avec un pic à mi-avril.

"Nous voulons que les Américains soient préparés aux jours difficiles qui nous attendent", a dit Trump, estimant que les Etats-Unis apercevraient ensuite la lumière au bout du tunnel.

Selon un décompte de Reuters, plus de 850 décès ont été signalés mardi à travers le pays. Le bilan s'est ainsi alourdi à près de 3.900 morts - soit plus que lors des attentats du 11 septembre 2001 à New York - et 187.000 cas de contamination.

L'ETAT DE NEW YORK DEMANDE DE L'AIDE FÉDÉRALE

Le principal conseiller de l'administration Trump sur les maladies infectieuses, qui avait annoncé par le passé craindre 100.000 à 200.000 décès liés au coronavirus dans le pays, a déclaré que tous les efforts étaient déployés pour réduire ce chiffre. "Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir", a dit le Pr. Anthony Fauci.

Mike Pence a déclaré que les mesures visant à endiguer la propagation du virus portaient leurs fruits. "Nous avons des raisons de croire que cela fonctionne", a dit le vice-président américain. "Ne soyez pas découragés".

Alors que la Maison blanche avait auparavant incité les Américains à ne pas porter de masque s'ils n'étaient pas malades, Donald Trump a encouragé mardi la population à se couvrir le visage, avec des écharpes de préférence, afin que le matériel de protection médical parvienne avant tout au personnel soignant.

Les autorités fédérales s'activaient mardi pour construire des centaines d'hôpitaux de campagne près des grandes villes américaines, alors que les capacités d'accueil des infrastructures médicales arrivent à saturation à cause de la pandémie.

Dans l'Etat de New York, malgré la fermeture des commerces et des rues désertées alors que les habitants ont reçu pour ordre de rester confinés, les cas de contamination et les décès liés au virus se multiplient - près de la moitié des décès signalés mardi au niveau national se sont produits dans l'Etat.

Le maire de la ville de New York, Bill de Blasio, a demandé des renforts immédiats du gouvernement fédéral.

"C'est le moment où nous devons nous préparer pour la semaine prochaine, lors de laquelle nous attendons une forte hausse des cas. J'ai demandé très clairement, la semaine dernière, le déploiement de personnel de santé militaire", a-t-il dit depuis le centre national Billie Jean King, site du tournoi de tennis de l'US Open où un hôpital de fortune a été construit à la hâte.

De Blasio, qui fut un temps candidat à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle de novembre prochain lors de laquelle Trump brigue un second mandat, a indiqué avoir demandé à la Maison blanche le renfort notamment de 1.000 infirmiers et 150 médecins avant dimanche.

(avec Nick Brown à New York, Susan Heavey, Mohammad Zargham, Alexandra Alper, Eric Beech, Doina Chiacu à Washington; version française Jean Terzian)