Coronavirus : Des experts sanitaires craignent une dégradation de la situation en France

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(Crédits : Pedro Nunes)

PARIS (Reuters) - La situation sanitaire française risque de se dégrader dans les semaines qui viennent, ce qui pourrait justifier des mesures plus coercitives que le couvre-feu en vigueur, ont averti mercredi plusieurs responsables des hôpitaux de Paris, avant un nouveau conseil de Défense.

Pour Karine Lacombe, cheffe de service des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Antoine, le mois de mars sera "très dur".

"L'épidémie progresse. On n'est pas pour l'instant dans une augmentation foudroyante du nombre d'infectés et de décès, mais on voit que, même si on a le sentiment d'être sur un plateau, on est plutôt sur un plateau légèrement ascendant et on craint qu'on ait dans les semaines à venir une augmentation bien plus importante", a-t-elle déclaré sur BFMTV.

"Probablement que, localement, quand il va y avoir une augmentation du nombre de cas et surtout des arrivées dans les hôpitaux, en réanimation, il va falloir plus de mesures coercitives que le couvre-feu", a-t-elle poursuivi.

"Actuellement, on n'est pas encore dans cette dynamique-là donc il faut rester vigilants et pouvoir réagir dès que les indicateurs se dégradent", a ajouté l'infectiologue.

Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) qui était interrogé sur franceinfo, a lui aussi estimé que la France pourrait connaître entre la mi-février et la mi-mars une situation sanitaire comparable à celle de l'Angleterre, où l'une des variantes plus contagieuses du coronavirus se répand rapidement.

"Si le début de l'augmentation qu'on voit commence à prendre ce début de courbe exponentielle, ce qui est pas encore le cas aujourd'hui (...), il ne faut pas la laisser monter trop longtemps et peut-être qu'il faut aller au-delà du couvre-feu", a-t-il ajouté.

Dans son avis du 13 janvier, le Conseil scientifique recommandait la mise en place d'un couvre-feu généralisé à partir de 18h, qui est entrée en vigueur samedi, mais aussi "un confinement dans les régions ou métropoles à risque, ou un confinement aménagé". Il conseillait en outre la mise en place d'une limitation des déplacements inter-régionaux.

Lors du conseil de défense de ce mercredi, le gouvernement pourrait notamment se prononcer sur la réouverture des remontées mécaniques dans les stations de ski pour les vacances de février, qui semble de plus en plus hypothétique.

L'hebdomadaire Le Point a par ailleurs rapporté mercredi que la réouverture des restaurants n'interviendrait pas avant le 6 avril, une date qui avait déjà été évoquée par des syndicats du secteur.

(Sudip Kar-Gupta, Benoit Van Overstraeten et Jean-Philippe Lefief, édité par Blandine Hénault)