L'UE va sanctionner 11 participants au coup d'Etat en Birmanie

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Des sanctions europeennes contre 11 participants au coup d'etat en birmanie[reuters.com]
(Crédits : Johanna Geron)

BRUXELLES (Reuters) -L'Union européenne (UE) va imposer des sanctions contre 11 personnes impliquées dans le coup d'Etat commis début février en Birmanie, a annoncé lundi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, en amont d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du bloc communautaire.

Alors que l'UE a décrété un embargo sur les armes à destination de la Birmanie et qu'elle cible certains hauts responsables militaires depuis 2018, ces mesures constitueraient sa réponse la plus notable à ce jour depuis le coup d'État.

"Sur la Birmanie, nous allons prendre des sanctions contre 11 personnes impliquées dans le coup d'État et la répression des manifestants", a déclaré le Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.

Les noms des personnes concernées devraient être rendus publics une fois que les sanctions auront été officiellement décidées par les ministres.

Des mesures plus sévères sont attendues prochainement, notamment envers les entreprises dirigées par l'armée.

Des diplomates européens ont déclaré à Reuters que deux conglomérats appartenant à l'armée, Myanmar Economic Holdings Limited (MEHL) et Myanmar Economic Corporation (MEC), seraient probablement visés.

Ces conglomérats sont actifs dans tous les pans l'économie, de l'exploitation minière à l'industrie manufacturière, en passant par l'alimentation, l'hôtellerie, les télécommunications et la banque. Ils figurent parmi les plus gros contribuables du pays et ont cherché à nouer des partenariats avec des entreprises étrangères lors de la période de transition démocratique de la Birmanie.

En 2019, une mission d'enquête de l'ONU a recommandé l'adoption de sanctions à l'encontre des deux sociétés et de leurs filiales, estimant qu'elles offraient à l'armée des sources de revenus supplémentaires susceptibles de financer des violations des droits humains.

La Birmanie est plongée dans le chaos depuis que la junte militaire a placé en détention le 1er février la dirigeante de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) dont le parti a largement remporté les dernières élections en novembre.

(Sabine Siebold et John Chalmers, version française Nicolas Delame et Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)