L'Autorité de la concurrence rejette des recours de Canal+ et beIN

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Le logo de canal plus est photographie a l'exterieur d'un batiment de la societe a issy-les-moulineaux[reuters.com]
(Crédits : Sarah Meyssonnier)

PARIS (Reuters) - L'Autorité française de la concurrence a annoncé mercredi le rejet de recours déposés par Canal+, filiale de Vivendi, et beIN Sports contre la réattribution à Amazon, par la Ligue de football professionnel (LFP) en 2021, des droits de diffusion de la Ligue 1 de Football précédemment détenus par Mediapro.

Dans un communiqué, le régulateur a estimé "que les éléments apportés par Canal+ et beIN sont insuffisants pour conclure que la LFP aurait abusé de sa position dominante, en les traitant différemment d'Amazon dans la procédure de réattribution des lots de Mediapro, ou en ne privilégiant pas leur offre par rapport à celle d'Amazon".

Mediapro avait frappé un grand coup en 2018 en remportant l'essentiel des lots d'un appel d'offres de la LFP pour la période 2020-2024, promettant le versement de plus de 1,1 milliard d'euros. Mais à la fin 2020, la LFP et Mediapro sont convenus de résilier par anticipation le contrat qui les liait, compte tenu des difficultés financières du groupe espagnol.

La Ligue a ensuite organisé en janvier 2021 un nouvel appel d'offres pour les lots Mediapro, qui s'est révélé infructueux. La LFP a finalement attribué en juin 2021 les droits concernés à Amazon pour un montant de 250 millions d'euros par saison à l'issue de négociations avec les différents acteurs, dont Canal+ et beIN.

Les plaignants, a expliqué l'Autorité, soutenaient qu'en octroyant à Amazon les droits précédemment détenus par Mediapro, la LFP avait commis un abus de discrimination, dans la mesure où, parallèlement, Canal+ et Bein Sports restaient tenus de diffuser les matchs du lot 3, acquis en 2018 pour 332 millions d'euros par saison.

Mais l'Autorité de la concurrence a rappelé sa décision de juin 2021 selon laquelle la LFP n'avait pas à remettre en jeu les droits du lot 3, ce dernier lot ayant été "cédé régulièrement pour une durée de quatre ans par un contrat dûment formé et exécuté".

"Pour ces motifs, l'Autorité rejette les saisines au fond pour défaut d'éléments suffisamment probants et, par voie de conséquence, les demandes de mesures conservatoires qui en sont l'accessoire", a-t-elle conclu.

(Rédigé par Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault)